Cette semaine pourrait être décisive pour le Conseil communal de Bonou dont le maire Alexandre Zannou est menacé de destitution par six sur neuf de ses pairs conseillers communaux. Le vote de défiance ne devrait plus tarder à avoir lieu après l’échec du comité préfectoral de conciliation des protagonistes de la crise.
Plus rien ne devrait en principe bloquer la convocation de la session extraordinaire du conseil communal de Bonou par le maire Alexandre Zannou devant se pencher sur sa destitution. Le fauteuil de ce dernier dandine sérieusement depuis l’échec de la deuxième tentative de conciliation engagée par la préfecture de l’Ouémé pour ramener la paix entre les différents protagonistes de la crise au sein de ce Conseil communal.
En effet, saisi par exploit d’huissier de la motion de destitution du maire de Bonou signée par six des neuf conseillers de la commune, le préfet de l’Ouémé Joachim Apithy a pris un arrêté conformément à la loi pour mettre sur pied un comité chargé de concilier les deux parties. Il disposait de 15 jours depuis sa saisine officielle pour mettre en place ce comité. Ce qu’a donc fait l’autorité préfectorale, autorité de tutelle. Le comité de conciliation disposait aussi de 15 jours pour déposer son rapport sur la table du préfet. Lequel rapport devrait dire si le comité de conciliation a réussi sa mission ou a échoué. C’est donc dans ce cadre que le comité est descendu sur le terrain le jeudi 1er septembre dernier pour tenter une première médiation entre les deux camps protagonistes en conflit. Cette première tentative a connu un échec. Chacune des deux parties est restée campée sur sa position. Malgré cet échec, le comité préfectoral ne désespère pas. Il a programmé une seconde et dernière tentative de conciliation comme le prévoient d’ailleurs les textes sur la décentralisation. Cette deuxième rencontre a connu le même sort que la première. Les six conseillers communaux protestataires n’ont pas fléchi d’un iota. La procédure de destitution du maire Alexandre Zannou en cours doit aller à son terme. Ils reprochent à l’autorité communale un certain nombre de griefs notamment « une mauvaise gestion administrative et financière, une gestion opaque dans les passations de marchés publics, un recrutement hors quota et un harcèlement de certains agents du personnel féminin de la mairie ». Le comité préfectoral, dans sa stratégie de vite faire fumer le calumet de la paix aux différentes parties en conflit, a voulu rencontrer individuellement chacun des conseillers communaux. Mais très tôt cette stratégie a été balayée d’un grand revers de la main par les six conseillers communaux signataires de la motion de destitution. Ils y suspectent une stratégie du comité préfectoral pour les diviser. N’ayant plus le choix, le comité a été obligé de céder aux doléances des conseillers communaux frondeurs en échangeant en bloc avec eux en présence du maire contesté ainsi que leurs deux autres collègues proches de ce dernier. Tout ceci s’est soldé par un échec cuisant. Le rapport constatant l’échec du comité préfectoral a été déposé vendredi 9 septembre dernier au préfet de l’Ouémé. Selon la loi, celui-ci devrait sans délai signifier au maire Alexandre Zannou l’échec des deux tentatives de conciliation et lui demander de convoquer la session extraordinaire devant connaître du vote de sa déchéance. Selon nos informations, cette diligence a été faite ce mardi 13 septembre par le préfet Joachim Apithy qui devrait aussi, par ailleurs, informer sa hiérarchie en l’occurrence le ministre chargé de la Décentralisation par rapport à la conduite à tenir. Car, faut-il le rappeler, en cas de résistance du maire contesté à tenir la session extraordinaire, la loi donne carte blanche au préfet de se substituer à lui pour convoquer ladite rencontre. Celle qui va constater sa destitution ou l’échec de la destitution. Laquelle destitution doit être validée par le vote des 2/3 des conseillers communaux de Bonou. Les tout prochains jours s'annoncent donc décisifs pour le Conseil communal de Bonou?