Face aux nombreux problèmes qui découlent du système Licence, Master, Doctorat (Lmd) dans nos universités, les acteurs de l’éducation ont fait une rencontre le mardi 6 septembre 2016 pour prendre certaines résolutions. Au sortir de cette assise qui est une initiative de la Cstb, les participants ont décidé de lutter pour la suspension immédiate du système LMD.
FORUM SUR L’ECOLE
Tél : 97761829/67086114
Cotonou, le 06 septembre 2016
RESOLUTION SUR LE SYSTEME LMD
Le mardi 06 septembre 2016, à l’appel de la CSTB, plusieurs acteurs de l’Ecole béninoise (syndicats d’enseignants de tous ordres, diverses associations de parents d’élèves et étudiants, ONG, etc.) se sont réunis en FORUM autour du thème : » Face à la ruine constatée de l’Ecole au Bénin, quelles solutions adéquates pour en sortir « .
Après audition de la communication sur le système LMD, le FORUM a retenu de rendre publique la Résolution ci-après, compte tenu de l’émoi qu’elle a suscitée.
Par Décret N° 2010-272 du 11 juin 2010 portant adoption du système Licence Master Doctorat (LMD), le Bénin est entré dans le nouveau système dans l’espoir de :
- Faciliter la comparaison, la lisibilité et les équivalences des diplômes
- Favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants
- Développer la professionnalisation des études supérieures
- Développer l’autonomie d’apprentissage chez les apprenants
- Etc.
Pour ce faire, les slogans » Enseigner autrement, Apprendre autrement, Evaluer autrement, Professionnaliser autrement,Gérer autrement » ont fait le tour de nos universités. Et les Arrêtés d’Application ont été pris en décembre 2012(!!)
Ainsi des principes, exigences et actions ont été érigés pour la mise en œuvre du nouveau système.
- Considérant que six ans après l’entrée du Bénin dans le nouveau système, LMD, les constats faits dans la mise en œuvre sont accablants dans le respect des normes et exigences de base du nouveau système et qui ont pour noms :
» Absence presque totale de financement au démarrage tel que prévu par la directive de l’UEMOA ;
» Insuffisance et inadéquation des infrastructures pédagogiques ;
» Insuffisance criarde des personnels enseignants et d’accompagnement en violation flagrante du ratio un (1) enseignant pour trente (30) apprenants ;
» Absence quasi-totale de la formation des enseignants aux normes nouvelles, hypothéquant ainsi le succès des slogans » Enseigner, Apprendre, Evaluer et Gérer autrement » !
- Considérant que ces manquements graves aux normes produisent des résultats contraires aux espoirs suscités (échecs massifs des apprenants, massification du nombre des chômeurs, etc.) et s’accompagnent d’un dégoût et d’une déception remarquables tant au niveau des enseignants que des étudiants ;
- Considérant que l’article 31 de l’Arrêté n°2012-710 portant organisation du diplôme de Licence dans l’Enseignement Supérieur en République du Bénin dispose que » les diplômes des deux premiers cycles actuels de l’enseignement supérieur continuent d’être délivrés pendant une période transitoire de dix (10) ans » ;
- Au regard de l’échec constaté sur tout le dispositif préalable à la mise en œuvre du système LMD.
Les participants au FORUM sur l’Ecole, à l’unanimité,
- Constatent la faillite du nouveau système dans sa mise en œuvre à tous les points de vue (Enseigner, Apprendre, Evaluer, Professionnaliser, Gérer) ;
- Considèrent qu’elle est la source fondamentale des crises répétées dans les facultés à gros effectifs, à la FLASH en particulier ;
- Fustigent la poursuite du nouveau système malgré ces graves manquements constatés ;
- Considèrent que poursuivre sa mise en œuvre dans de telles conditions relèverait de tentative délibérée de sabotage de la formation de nos élites.
Les participants, à l’unanimité, sont résolus à lutter pour la suspension immédiate du système LMD dans toutes les institutions universitaires à gros effectifs pour en limiter les nuisances.
La suspension durera jusqu’à la création des conditions indispensables à son application, avec le retour au système classique du DUES, DUEL, Licence, Maîtrise, DEA, Doctorat.
Cotonou, le 06 septembre 2016.
Pour les participants au FORUM,
Le Secrétaire Général Confédéral
Paul Essè IKO