Cotonou - Le gouvernement béninois a suspendu trois responsables administratifs de la localité de Tori, où une explosion à la décharge d’incinération de produits avariés a fait 16 morts et 92 blessés vendredi selon un nouveau bilan officiel.
Après une lecture d’un compte-rendu du ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, le conseil des ministres, réuni mercredi jusque tard dans la soirée, a "pris acte des sanctions administratives prononcées à l’encontre du commissaire de Tori, du chef de la brigade de gendarmerie et du chef du dépôt des douanes", a dit à la presse Pascal Irénée Koupaki, secrétaire d’Etat à la présidence.
Il a ajouté que "ces trois agents ont été relevés de leur fonction."
Le ministre de la Justice Joseph Djogbénou a été chargé d’accélérer l’enquête judiciaire entamée et de faire ouvrir des procédures à l’égard de toutes les personnes convaincue de faute.
"Le promoteur (de la décharge, ndlr) n’a pas obtenu au préalable l’agrément nécessaire pour l’exercice de cette activité", a insisté M. Koupaki.
Il est également indiqué dans le rapport que "la procédure de destruction des produits avariés n’a pas été respectée et l’opération n’a pas été sécurisée à la mesure des risques potentiels".
Selon la police locale, une entreprise était venue déverser de la farine avariée dans une décharge de Tori, à quarante kilomètres de Cotonou, et l’avait aspergée d’essence avant d’y mettre le feu.
La population s’est jetée sur des zones de la décharge qui ne brûlaient pas pour s’approvisionner en farine quand une explosion s’est produite, a expliqué vendredi à l’AFP un témoin de la scène.
Les décharges d’Afrique de l’Ouest sont rarement contrôlées et des matériaux toxiques s’y trouvent, notamment des équipements électroniques et chimiques jetés au milieux des ordures ménagères. De nombreux Africains, poussés par la pauvreté, viennent y chercher des produits à revendre ou à utiliser.
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