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Talon hors du territoire : Une rumeur ébranle le Palais
Publié le mercredi 21 septembre 2016  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon,le président béninois




A la présidence de la République hier mardi, c’était le branle-bas. Ça courait dans tous les sens. Même Patrice Talon, depuis New York où il participe à la 71ème session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, est troublé. Il ne sait plus où donner de la tête. A l’origine, une publication de nos confrères du Monde Afrique sur le site lemonde.fr et largement relayée au pays, sur les nouveaux médias.

L’article en question date du 16 septembre dernier. Et à en croire la livraison, le chef de l’Etat béninois aurait lancé des piques à l’encontre de l’influent opérateur économique français, Vincent Bolloré sur le plan de ses affaires en Afrique au sud du Sahara, précisément au Bénin. Si le chef de l’Etat béninois a choisi d’être acerbe, c’est parce que selon nos confrères de « Le Monde Afrique », il n’a pas digéré que le groupe de communication Havas, contrôlé par Bolloré ait conduit la campagne électorale du magnat béninois de la volaille Sébastien Ajavon arrivé troisième. Cela a donc « irrité le vainqueur de la présidentielle, Patrice Talon », qui aurait déclaré à nos confrères du média étranger ce qui suit : « Ce n’est pas avec une aire de jeux et quelques panneaux solaires qu’il va me convaincre », en allusion à la « Bluezone », ce centre d’activités culturelles et numériques ouvert à Cotonou par l’industriel breton.

C’est entre autres, cet extrait de propos abondamment relayé au Bénin où Vincent Bolloré est présent au Port de Cotonou puis dans le chemin de fer, qui donne de l’insomnie depuis hier, aux autorités au sommet de l’Etat. Selon nos sources, le président Patrice Talon a piqué une colère noire et sonné le Palais depuis les Etats Unis. Résultat, la Direction de la Communication de la présidence de la République, sous pression, s’est fendue d’un communiqué dans la soirée. Un communiqué qui a d’ailleurs «essuyé » quelques critiques sur les réseaux sociaux du fait de son caractère banal, parce que sans cachet, sans signature authentique et avec un « Bénin » écrit avec la première lettre en minuscule. Tout ceci témoigne de la précipitation dans laquelle le communiqué a été rédigé par les collaborateurs de Talon pour pouvoir rattraper ce qu’on a qualifié d’« intoxication ». Mais à qui la faute si on en est arrivé là ?

Le régime Talon aura choisi

Dans un pays où le chef de l’Etat a choisi d’être extraverti sur le plan de la communication en privilégiant les médias étrangers (On se rappelle encore les premiers entretiens officiels de Patrice Talon président), à quoi devrait-on s’attendre ? Qui pourra infirmer si le chantre du Nouveau départ n’avait pas, au détour de l’une de ses interviews accordées, lâcher réellement le morceau ? Aussi, n’est-ce pas là la conséquence, dans un pays où la gouvernance est axée sur un truc appelé « normo communication » ? Un pays dans lequel tapis rouge est dressé à dame rumeur et aux nouveaux médias (WhatsApp et Facebook) au détriment des médias traditionnels. (Confère notre article d’hier mardi sur « Comment la Rupture certifie les rumeurs »).

Yayi encore pointé du doigt

Eu égard à cette actualité au pays, certaines sources précisent que ça pourrait être une trouvaille de l’ancien chef de l’Etat, Yayi Boni (très ami à Bolloré), pour déstabiliser son successeur qui, depuis près de 6 mois, fait la sourde oreille au sujet d’un certain nombre d’engagements. En effet, Patrice Talon n’aurait pas recasé jusque-là certains caciques de l’ancien régime. Mieux, certains sont soumis à un sevrage chronique, sans paiement des primes à eux dus, parce que emportés entre temps par le vent des limogeages à l’avènement de l’équipe de la Rupture.
De toutes les façons, la suite de ce dossier nous édifiera.

Worou BORO
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