Le braquage rocambolesque du fourgon 3S qui a impliqué la perte du plus de 1 milliard deux cent millions de FCFA a entraîné une forte réaction des autorités politico-judiciaires. Dans le cadre de ces enquêtes, plusieurs personnes ont été interpellées et placées en détention provisoire, après avoir été présentées au procureur de la république. Mais à l’analyse, plusieurs innocents pourraient avoir fait l’objet d’une justice expéditive en quête de coupables.
Selon nos enquêtes, tel semble être le cas de deux jeunes parakois, dont nous taisons les noms pour le moment qui n'ont commis pour toute faute, que d'avoir connu l'auteur présumé des faits. Les faits semblent être le fruit de l’imagination d’un romancier de type polar, mais ce n’est point le cas pour les deux jeunes parakois qui vivent un cauchemar sans pareille. Quelques jours après le braquage, un colis aurait été acheminé sur Parakou, par les soins de l'auteur présumé des faits, qui a pris la peine de faire une répartition de la somme totale de 38 millions entre différents bénéficiaires au nombre desquels, des mosquées, des individus. Suivant les faits toujours, une fois informé et après avoir retiré le colis, l'un des bénéficiaires a cru devoir informer une autorité judiciaire à laquelle il était ami, sans même avoir pris connaissance du contenu. Cette autorité lui a conseillé d'en informer la police. Ce qu'il fit. C'est après avoir confié le colis à la police qu'il sera placé en garde à vue, et découvrira que le colis contenait des lots de billets de banque assortis d'instructions et de numéros de différents bénéficiaires dont lui-même. Depuis lors, ces personnes sont sous mandat de dépôt. Cette situation qui résulte du traitement par la police de ce dossier, maintient dans les liens de la justice des personnes dont le délit pourrait être juste la proximité avec l’auteur de ce braquage. Le Code pénal n’a pas fait mention de ce cas dans ses dispositions.
Le sentiment général témoigne de ce que dans l’incapacité d’arrêter le braqueur, il faille justifier le contenu de l’enquête. Le cas de ces détenus permet de passer en revue toutes les personnes, injustement dénoncées, induites en erreur, arrêtées sur des fausses preuves et qui sont privées de liberté dans le cadre d’une enquête judiciaire. Il faudrait demander à la police judiciaire, aux magistrats en charge du dossier de faire des efforts supplémentaires dans la manifestation de la vérité afin de ne pas se limiter aux apparences mais à des évidences.
La justice est au service du peuple, elle doit à tout prix protéger les citoyens des travers.
Worou Boro