La note circulaire rendue publique hier, mercredi 22 septembre 2016 par la direction générale des douanes et droits indirects, portant interdiction des im-portations par voie terrestre au Bénin donne lieu à différentes interprétations. Contactée, une source proche du directeur général des douanes, Pierre Claver Tossou, a clarifié.
Selon un haut gradé des douanes béninoises, contacté hier au sujet de la mesure d’interdiction des importations par voie terrestre, cette mesure ne vise aucun produit particulier. Loin de là, il nous a été expliqué que la note circu-laire, préparée depuis longtemps, vise à protéger les importations qui se font par le port de Cotonou (90% des recettes douanières au Bénin). Son application va permettre les dédouanements à leur juste valeur et éviter les contournements qui se font par des opérateurs économiques indélicats. Selon ce haut fonctionnaire des douanes béninoises, la mesure n’a aucun rapport avec les bières qui ont envahi le Bénin depuis peu. Il a expliqué qu’en réalité, il s’agit des produits de grande consommation, à savoir : la farine de blé, le riz, le fer à béton, l’huile etc…..dont l’importation par le Port génère de grandes recettes pour la douane au profit de l’Etat béninois. Selon ses explications, des opérateurs économiques préfèrent faire venir leurs marchandises par les ports des pays voisins. Ils les déclarent en transit vers le Bénin et, arrivés au niveau des frontières, ils les dédouanent avec un système qui pénalise les caisses de l’Etat. En réalité, dit-il, le système de dédouanement n’est pas le même au ni-veau des frontières qu’au Port de Cotonou. Et donc, des gens profitent de cela pour fuir le Port de Cotonou. Cette décision vient pour mettre de l’ordre.
Les bières nigérianes peuvent circuler au Bénin, mais….
Selon le douanier qui s’est confié à nous, personne n’a interdit la commercialisation au Bénin des boissons nigérianes. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont libres, mais encadrés. Il faut forcément remplir certaines conditions pour que des produits du genre circulent facilement dans le pays. Selon lui, les importateurs doivent présenter trois pièces nécessaires pour faire leurs affaires facilement. Il s’agit du certificat d’origine portant la mention du ministère du commerce du pays concerné, l’usine de fabrication et le bureau d’exportation des douanes du pays : c’est pour prouver l’origine réelle du pro-duit. Et là encore, précise-t-il, la forme, les couleurs et autres signes distinctifs sont vérifiés sur le certificat. Au certificat, s’ajoutent l’agrément du produit, et enfin la déclaration d’exportation. Si tous ces documents accompagnent un produit, sa commercialisation en République du Bénin ne souffre de rien, a confié notre source.
La note circulaire publiée hier sera suivie d’une note de service qui va spécifier les produits concernés et préciser les modalités, a-t-on appris. En clair, c’est une mesure qui profite aux caisses de l’Etat.
Félicien Fangnon