Comminuque tous azimuts de oryx suite au scandale du carburant toxique
Que se reproche ORYX Bénin ?
Le ministère du commerce incapable de diligenter une enquête pour préserver la vie du consommateur béninois
Depuis la publication dans notre parution du lundi d’un pan du rapport de l’ONG Suisse Public Eye, c’est l’agitation dans le rang des sociétés épinglées par ledit rapport. La dernière action vient de la compagnie oryx qui a littéralement inondé la presse locale par un communiqué de presse. Même si ledit communiqué ne nie nullement l’existence du rapport de l’ONG, les responsables de Oryx ont tôt fait de rejeter les accusations contenues dans le document. Le seul problème c’est que les éléments avancés par oryx ne sont vérifiables nulle part. Pire le communiqué souligne que la douane Béninoise et « une société » se chargent de l’inspection du carburant avant son entrée au bénin. Des précisions vagues, qui nous amènent à poser la problématique liée au danger qui guettent les populations. En effet le gouvernement béninois au regard de la pertinence du rapport devait déjà diligenter une enquête pour à nouveau tester et vérifier le contenu des tanks des sociétés citées dans le rapport. Jusqu’à ce jour, rien n’a bougé, et au lieu de prouver son innocence par des éléments tangibles, la principale société mise en cause distrait l’opinion à coup de communiqué. Pour vous faire toucher du doigt le danger, voici en nouvelle publication un extrait du rapport de l’ONG Public Eye.
Le carburant distribué en Afrique par la société Oryx, comporte des agents chimiques nuisibles à l’organisme. Selon une récente enquête de l’ONG Public Eye, l’essence fournie à la pompe par exemple par cette société contiendrait une quantité inappropriée de souffre et des substances cancérigènes au-delà du benzène. En effet la teneur en soufre dépasse 378 fois le seuil autorisée en Europe.
Le rapport de l’ONG Public Eye est accablant et met en cause plusieurs sociétés pétrolières. Selon l’AFP, les fabricants de fuel mélangeraient divers produits pétroliers avec d’autres substances pour obtenir du carburant appelé « Qualité Africaine ». Au banc des accusés, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx. Ces compagnies pétrolières empoisonnent depuis des années déjà les populations de huit différents pays. Sur la liste on retrouve certains pays producteurs de pétrole, mais aussi des nations dont le sous-sol est dépourvu de ressources minières. L’Angola, Bénin, Congo, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal et la Zambie ont été cités. A en croire la dépêche de l’AFP, sur environ 160 pages, l’ONG Public Eye a dévoilé comment des négociants suisses, inondent le marché de produits de qualité douteuse, profitant ainsi de la faiblesse des normes africaines pour réaliser des profits au détriment de la santé des populations. Les détails indiquent que le rapport est le fruit de trois ans de fouilles approfondies. Il ressort donc de l’enquête que c’est au Mali que le phénomène est plus critique. La presse malienne a déjà donné l’alerte la semaine écoulée dénonçant l’étendu du réseau de distribution développé par ces sociétés. Selon les mêmes sources l’essence prélevée à la pompe au Bénin contient au-delà des substances nocives, du benzène à une dose souvent interdites sur le continent européen.
• Des produits interdits en Europe.
Les produits dont il est question dans le rapport sont hautement cancérigènes et interdits de commercialisation en Europe. Le laxisme des pays africains, la corruption et autres pratiques répréhensibles favorisent l’importation de ce carburant toxique en Afrique. Selon les éléments livrés par Marie Noelle Blessing, la société Trafigura a expliqué être active sur plusieurs marchés en Afrique, où elle affirme respecter les règlements en vigueur. Elle s’est également justifiée en indiquant qu’une entreprise seule n’est pas en mesure d’échapper aux règles du marché. Trafigura a déjà défrayé la chronique en déversant en aout 2006 du navire Probo Koala des déchets hautement toxiques dans 11 décharges d’Abidjan. L’AFP indique par ailleurs que la société Vitol a souligné à son tour que « le rapport de Public Eye est erroné et donne de fausses informations ». « En Afrique, ajoute le porte-parole de la société, les gouvernements contrôlent et règlementent les importations de carburant et ce sont les seuls habilités à déterminer les normes » à ce sujet. Interrogée, la société Addax & Oryx, n’avait pas réagi jeudi.
• Que fait le Gouvernement au Bénin ?
Avec cette information qui fait froid dans le dos, on se demande comment se transforme le gaz domestique que commercialise la société Oryx. Selon les spécialistes, la présence dans l’essence des différentes substances tantôt énumérées est susceptible de créer d’énormes désagréments aux populations sur le plan sanitaire.« Les risques de cancer sont évidents pour ceux qui sont exposés à la manipulation de ce produit », explique le nutritionniste Jérôme Bokovo. Selon lui, il faut rapidement que l’état commandite une enquête interne afin de s’assurer de la qualité du produit distribué au Bénin. Les experts recommandent par ailleurs de mettre en branle la diplomatie, afin d’interdire l’exportation de ses produits vers le Bénin ou certains pays africains cités dans le rapport. Mais avant tout, il faut des règles strictes et des normes adaptées car visiblement, ces compagnies profitent de la faiblesse de la législation pour faire entrer ces produits mortifères dans les pays concernés.
AFP-PHARAONS