Alain Houha était l’invité de l’émission Zone franche sur canal 3 dimanche 18 septembre 2016. Comme solution à la crise énergétique qui secoue le Bénin depuis plusieurs années, l’ingénieur en énergie électrique, propose l’usage rationnel des énergies renouvelables. Il encourage par ailleurs le gouvernement de la rupture à poursuivre les réformes dans le secteur en vue d’une autonomie énergétique véritable du Bénin.
Selon les propos de l’ingénieur en énergie électrique, Alain Houha, le Bénin dois se tourner vers les énergies renouvelables (solaires, éoliennes, nucléaires), notamment l’énergie solaire à travers l’installation de champs solaires, de mini-réseaux, de panneaux individualisés. Et à l’en croire, le soleil et le vent sont les plus grandes sources d’énergie en matière de potentialités ». Si le spécialiste recommande vivement l’exploitation de cette énergie gratuite dont l’installation est de moins en moins onéreuse, il exhorte tout de même à ne pas s’y fier uniquement. «Le soleil est gratuit, mais c’est une énergie intermittente qui n’a pas toujours la même intensité. D’où la nécessité de penser aux formes de stockage chimique, hydraulique », a-t-il indiqué. Alain Houha ne doute cependant pas de la compétence des membres du gouvernement dont il salue la détermination et les efforts en la matière. Pour Alain Houha, les efforts du gouvernement se font remarquer aisément à travers la réduction sensible du délestage. Aux citoyens et leaders d’opinion qui font croire que cette diminution est uniquement due à la saison pluvieuse et à la montée des eaux, le spécialiste Alain Houha rappelle que la diminution du délestage s’est fait sentir avant même le début de la saison pluvieuse. Il reconnaît par ailleurs la pertinence des projets du gouvernement actuel dans le secteur énergétique, contrairement à l’ancien régime qui a totalement échoué, notamment avec l’affaire 80 mégawats de Maria Gléta. « Maria Gléta, c’est l’affaire des 80 mégawats en 8 turbines de 10 mégawatts installées à coût de milliards. Elle produit aujourd’hui 0 mégawat. Et, pour cause.
Les machines (moteurs) sont vétustes. Le rendement est faible et le coût élevé », a-t-il déploré. Cependant, reconnaît-il, une récupération est possible et le projet Bid (Banque islamique de développement) devant permettre d’installer des turbines de 120 mégawatts sur le même site est venu à point. Le spécialiste exhorte à cet effet à une prise de conscience en vue d’éviter les défaillances de Maria Gléta. Il recommande donc la prise en compte de l’aspect social et communautaire, en impliquant les leaders d’opinion et en sensibilisant la communauté. En ce qui concerne le projet de location de groupes énergétiques, Alain Houha approuve l’initiative, tout en appelant à des mesures définitives : « En situation d’urgence, il faut des mesures d’urgence et c’est ce à quoi le gouvernement s’attèle. Mais il faudra éviter que les mesures d’urgence ne deviennent pas des mesures permanentes », avertira-t-il en se référant aux expériences de 1998, 2001, 2006, 2014 et de 2015. Alain Houha s’est également prononcé sur l’actualité politique nationale. Et à l’en croire, l’avènement du régime de la rupture augure d’un bon avenir pour le Bénin.
Thomas AZANMASSO