Par : Giscard AMOUSSOU
Depuis quelques mois, la presse béninoise vit des heures difficiles sous la rupture. Et pour cause, la non-circulation de l’information puis la suppression des contrats et des cellules de communication.
Le temps passe mais les sévices continuent. Pendant plusieurs années les médias ont considéré la Haac comme une instance de flagellation et non de défense de leurs intérêts auprès des politiques. Même si aujourd’hui, l’on ne peut pas être fier de la presse béninoise, il est clair qu’elle nourrit des milliers de bouches. L’ascension du taux de chômage au Bénin étant inquiétant, on n’est pas loin de voir le nombre important de ces chômeurs devenus des journalistes formés sur le tas retournés dans leur marigot de chômage. Sans salaire pour la plupart, ils se débrouillent avec les miettes de reportage dont ils se servent au quotidien. Depuis la suppression des contrats, ils sont nombreux à se retrouver au chômage puisque de nombreux organes ont cessé de paraître. Mieux, l’information qui est la denrée la plus chère aux médias, est devenue rare dans le pays. La Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication est restée muette sur la situation qui perdure, même quand on a supprimé les cellules de communication et que la presse n’est représentée dans aucune commission. Le combat des professionnels de la presse surtout à travers les organes faîtières (UPMB, CNPA) n’émeut nullement l’ardeur de la Haac qui se présente comme observateur de cette difficulté. Bien que la presse béninoise ne fasse toujours pas le travail selon les normes professionnelles et même parfois eu violation du code de déontologie, il est difficile de comprendre le silence coupable de cette institution qui devra être l’acteur principal dans cette lutte. L’on pourrait comprendre dans ce silence, la force du gouvernement à ne pas toujours chercher une solution pour permettre aux organes de presse de faire leur travail sans difficultés. La conséquence directe des agissements du gouvernement est la rétention dinformations. En attendant les réformes de cette institution pour mieux insérer les professionnels des médias, les organes faîtières doivent continuer leur lutte. La liberté de la presse en dépend également.