Les ministres en charge des transports et des infrastructures de transports de la zone Uemoa, du Ghana et de la Guinée sont en réunion ce vendredi à Cotonou, pour évaluer la mise en œuvre du règlement relatif au contrôle de la charge à l’essieu.
Cette quatrième réunion ministérielle est consécutive à celle des experts démarrée le mardi 20 septembre dernier à Cotonou, et vise selon Hervé Hèhomey, ministre béninois des infrastructures et des transports et président du comité sectoriel des ministres, à prendre des ‘’engagements forts’’ visant la mise en application intégrale du règlement 14 de l’Uemoa.
«Des infrastructures conçues pour durer plus de quinze ans ne durent dans les cas extrêmes que quelques mois, à moins du cinquième de leur durée de vie normale et de ce fait dû à la surcharge routière au détriment d’autres secteurs de l’économie», déplore le commissaire chargé de l’aménagement du territoire communautaire et des transports, Augustin Tompieu Zouo.
Il reconnaît toutefois que la problématique de la surcharge routière a été réglée avec succès mais non sans difficultés par plusieurs pays avec des normes plus contraignantes que celles fixées dans le règlement communautaire.
Face à la situation, il a invité les participants à cette réunion à prendre des dispositions idoines afin de bouter hors des frontières la surcharge routière souhaitant une forte volonté politique des Etats afin que l’application intégrale de la règlementation communautaire sur la charge à l’essieu devienne une réalité.
Au nom des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et de l'UE, Yves Gillet, Chef de la Coopération de l'UE au Bénin a souligné que la question de l’application du règlement 14 est essentiellement politique et ne se règlera qu'avec du courage politique.
« Cela a-t-il encore du sens de se réunir chaque année pour faire les mêmes constats ? Même les dispositions transitoires peinent à se concrétiser », s’est interrogé Yves Gillet tout en appelant les gouvernants de l’Afrique de l’ouest à passer à l’action.
Et Gillet d’ajouter que ‘’seule l'application concrète de mesures efficaces permettant une diminution constatée de la surcharge demeure notre principale préoccupation pour la pérennité des investissements routiers’’.
«Cette quatrième réunion ministérielle devra donc aboutir d’une part à une prise de décision efficace et pragmatique qui permettra, dans le court terme, de s’attaquer aux problèmes fondamentaux et arrêter enfin la dégradation de votre patrimoine routier et d’autre part à la définition de la stratégie à mettre en œuvre pour l’application des décisions et mesures prises lors de cette réunion », a souhaité Yves Gillet, porte-voix des PTF.
Selon la conclusion des experts, des routes prévues pour durer 15-20 ans en Afrique de l’ouest sont totalement détériorées après 5-7 ans à cause de la surcharge à l'essieu et du manque d'entretien courant ou périodique.
80% de la surcharge provient et pourrait être facilement réglés au départ des 4 ports principaux de la zone: Cotonou, Lomé, Téma et Abidjan mais les autorités portuaires n'y sont pas incitées et leur intérêt n'est pas de réduire les flux de marchandises.
La même étude révèle que les propriétaires de camions renforcent systématiquement les châssis pour permettre la surcharge soutenant que sans surcharge point de compétitivité et que de toute façon le règlement 14 ne pourra être mis en œuvre que si tous les pays de l'UEMOA + le Ghana l'appliquent tous ensemble simultanément.
DJ/of/APA