Le Pej va rendre bientôt publics les résultats de la compétition entrant dans le cadre de la ‘’Sollicitation de manifestation d’intérêt pour la sélection de cabinets/bureaux d’études pour la formation/suivi-accompagnement des bénéficiaires du Projet emploi des jeunes en entrepreneuriat’’. À la suite d’une investigation, nous constatons que la procédure de sélection a manqué de transparence et la ministre chargée de la fonction publique, risque d’en porter la lourde responsabilité.
‘’Nous ne pouvons pas être dans le dispositif du Pej et laisser passer autant de millions sans en capter pour notre propre compte’’. Cette affirmation, venant de cadres chargés de la coordination du projet Emploi Jeunes (Pej), exprime l’état d’esprit de ceux qui gèrent ledit projet. Pour satisfaire cette ambition, de nombreuses irrégularités sont introduites dans la procédure de sélection de cabinets/bureaux d’études qui seront chargés d’opérationnaliser le projet.
En effet, le rapport que s’apprête à rendre public la commission ayant statué sur la ‘’Sollicitation de manifestation d’intérêt pour la sélection de cabinets/bureaux d’études pour la formation/suivi-accompagnement des bénéficiaires du Projet emploi des jeunes en entrepreneuriat’’ risque de ternir l’image du Bénin aux yeux des partenaires de la Banque mondiale. Une responsabilité trop lourde à porter par la ministre Adidjatou Marthys. Selon les informations recueillies auprès de la commission, les règles du jeu, contenues dans l’appel à candidature, ont été régulièrement violées. Six points cruciaux retiennent ici notre attention.
Ainsi, en se référant au contenu du rapport provisoire de la commission de dépouillement, on constate que les clauses du dossier d’appel à candidature, relatives au nombre de formateurs requis par lot n’ont pas été respectées par certains cabinets postulants, mais qui pourtant ont été sélectionnés et sont en passe de gagner plusieurs lots. Mieux, il s’agit de cabinets qui sont inconnus dans le secteur, tout comme si ils étaient créés juste pour gagner ledit marché. Toute chose qui laisse croire qu’il s’agisse de cabinets créés pour la circonstance et donc proches des salariés de la structure coordonnatrice du Pej.
Aussi, une situation très grave est que la commission a retenu qu’elle peut exclure des cabinets disposant en nombre suffisant de formateurs Germe qualifiés en projetant de récupérer lesdits formateurs compétents pour les mettre à la disposition des cabinets à compétence limitée à qui elle s’apprête à attribuer les marchés. Pour en arriver là il a fallu, en toute violation des procédures habituelles de passation de marché, appeler, en pleine commission de dépouillement, les responsables de cabinets privilégiés afin qu’ils s’engagent à fournir, une fois adjudicataires, des formateurs qualifiés dont ils n’ont pu produire les pièces dans leurs offres.
Par ailleurs, le critère de langue parlée dans les localités cibles et constituant un critère déterminant, a été traité avec grande légèreté. Ainsi, des bureaux d’études pourraient désormais gagner des lots dans des localités où ils ne disposent d’aucun formateur sachant parler la langue locale.
De sources non confirmées, contrairement à toute attente et en violations des règles du commerce, des Ong qui ne paient pas les impôts auraient été retenues pour postuler au même titre que les cabinets/bureaux d’études qui sont eux assujettis aux impôts et taxes.
D’un autre côté, les informations qui émanent de la commission de dépouillement laissent croire que des cabinets sont en passe de gagner trois lots, soit neuf communes à couvrir en même temps pendant que des cabinets compétents et bien qualifiés sont laissés en rade. Toute chose qui ne rassure pas quant à la capacité des lauréats à remplir avec efficacité la mission.
En définitive, ce qui se passe à la commission de dépouillement de la ‘’Sollicitation de manifestation d’intérêt pour la sélection de cabinets/bureaux d’études pour la formation/suivi-accompagnement des bénéficiaires du Projet emploi des jeunes en entrepreneuriat’’ mérite une attention particulière de la part de la ministre Adidjatou Marthys.
Abdourhamane Touré