Le Bureau international catholique de l’enfance (Bice), en collaboration avec l’Ong Enfants solidaires d’Afrique et du monde (Esam), organise un séminaire régional à Cotonou du 27 au 28 septembre. Portant sur le thème « Médiations pour une justice restauratrice et la réinsertion des enfants en conflit avec la loi », cette rencontre réunit les professionnels de la justice juvénile et des droits de l’enfant, ainsi que des acteurs de la Société civile d’Afrique francophone intervenant dans la chaîne de protection de l’enfance.
En ouvrant les travaux, Aleyya Gouda Baco, représentante du ministre de la Justice, a précisé que le séminaire vise à mutualiser et capitaliser les connaissances des professionnels de l’enfance sur les ressources communautaires et familiales susceptibles d’être recensées pour être utilisées et favoriser une réinsertion durable des enfants en conflit avec la loi. Il permettra aussi de faire de la médiation pénale, un nouvel axe d’intervention auprès des enfants dans un processus participatif de «déjuridication». Il s’agit aussi de développer un réseau de spécialistes des enfants en conflit avec la loi en Afrique francophone, de favoriser l’échange d’expériences entre pairs et la diffusion de bonnes pratiques, de sensibiliser les pouvoirs publics sur la priorité de la réinsertion des enfants en conflit avec la loi.
Revenant aux priorités de l’Etat béninois, elle a indiqué que la protection de l’enfance en fait partie. A titre de preuve, elle a mentionné les textes dont dispose le pays en matière de droits de l’Homme en général et de la protection de l’enfance en particulier. Mais tout cet arsenal juridique très fourni, a-t-elle nuancé, est insuffisamment connu et peu mis en pratique par les acteurs de la chaîne de protection des enfants en conflit avec la loi. C’est surtout en matière de médiation pénale et de leur réinsertion.
Abondant dans le même sens, Norbert Fanou-Ako, directeur exécutif de l’Ong Esam, a souligné que la justice restauratrice constitue une préoccupation majeure et que cette rencontre est très importante. Présentant le Bureau international catholique de l’enfance (Bice), Marie-Laure Joliveau, chargée de programme Afrique, a quant à lui indiqué qu’il s’agit d’une association de droit français créée en 1948 sous les auspices de Mgr Roncalli, futur pape Jean XXIII. Sa mission est de défendre la dignité et les droits de l’enfant, en favorisant la croissance intégrale de tous les enfants notamment les plus défavorisés. Le Bice a plusieurs domaines d’expertise dont la justice des mineurs. Il mène des activités en matière de protection des enfants. Dans ce cadre, il conduit des actions depuis des années dans plusieurs pays d’Afrique dont la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo, la République démocratique du Congo, pour améliorer la condition de détention des enfants en conflit avec la loi. Il a aussi formé des professionnels, a-t-elle ajouté. Revenant aux présentes assises, Marie-Laure Joliveau dira qu’elles sont prévues pour poursuivre les réflexions et les échanges sur les pratiques de médiation en vogue en Afrique francophone afin de répondre aux besoins des enfants en conflit avec la loi.
Pour Delphine Couveinhes-Matsumoto de l’Organisation internationale de la Francophonie et Gwladys Gandaho, représentant du médiateur de la République, chacune de leurs institutions s’intéresse à la question de la réinsertion des enfants en conflit avec la loi et en fait leurs priorités.
Alain ALLABI