Le Front d'action des syndicats de l'éducation a effectué une sortie médiatique hier, mercredi 28 septembre 2016, pour non seulement faire le point des préparatifs de la rentrée des classes mais également évoquer des conditions préalables pour une année scolaire apaisée. A en croire le porte-parole du Front, Maxime Okoundé, la rentrée aura, certes, lieu mais elle pourrait être perturbée par des mouvements de débrayages au cas où le gouvernement ferait la sourde oreille aux cris des enseignants. Il importe, selon lui, d'offrir des conditions nécessaires à l'enseignant en vue d'une éducation de qualité
Aziz Badarou
Conférence de presse du Front d’Action des Syndicats de l’Education au sujet de la rentrée scolaire 2016-2017, Bourse du Travail, mercredi 28 septembre 2016
Mesdames et Messieurs les professionnels des médias,
Camarades Secrétaires Généraux du Front d’Action des Syndicats de l’Education Honorables Invités,
Au nom de la Conférence des SG du Front, nous voudrions vous souhaiter la bienvenue à cette conférence de presse dont l’objectif majeur est de faire le point des préparatifs de la rentrée scolaire 2016-2017, de situer l’opinion nationale et internationale sur l’état de satisfaction de nos revendications à l’orée de cette nouvelle rentrée scolaire et les conditions pour une année scolaire apaisée. Ainsi la présente conférence de presse porte sur les propositions du Front préalables à une année scolaire 2016-2017 apaisée.
I- Quelles sont les nos propositions préalables à une année scolaire 2016-2017 ?
Il subsiste encore de grosses interrogations relatives à la motivation des enseignants, aux conditions de formation et de reclassement, à la parution régulière des actes d’avancement et de promotion, aux conditions de travail, à la politique de recrutement, au paiement régulier et à temps des subventions, à la restauration de la qualité des enseignements/apprentissages et de l’amélioration des résultats scolaires. Le but du Front est de permettre aux enseignants de retrouver volonté, conviction et prestige, conditions nécessaires pour une éducation de qualité. Dès lors, le Front propose pour une entrée scolaire 2016-2017 apaisée les mesures urgentes suivantes :
A- Dans le cadre de la motivation des enseignants
1- Prendre un acte législatif pour affirmer le caractère spécial et utile de la fonction enseignante : statut spécial aux enseignants, reconnaissance et dignité au sein de la société, modification de l’article 98 de la Constitution.
2- Régler tous les problèmes de reclassement et de reconnaissance des diplômes professionnels et académiques en suspens et à polémique en réactivant les Commissions de reclassement, d’avancement et de promotion de grades.
3- Régler dans un bref délai les cas de mise en formation en attente pour l’obtention du BAPES/BAPET et du CAPES/CAPET.
4- Procéder au reversement des 109 ACL en ACE au primaire comme au secondaire en attente de leur premier contrat administratif depuis 2008.
5- Faire paraître à temps les actes d’avancement et de promotion, puis faciliter leur jouissance effective par les ayants-droits.
B-Dans le cadre de la mise en œuvre des Statuts particuliers
1- Satisfaire les collègues omis dans le cadre de l’application de la mesure relative à la jouissance des 25% depuis le 1er janvier 2016, puis étendre ladite mesure aux enseignants retraités.
2- Appliquer dès la rentrée scolaire 2016-2017 les mesures incitatives sans incidences financières et à incidences financières, notamment l’exonération des frais de scolarité aux enfants des personnels régis par les décrets 592 et 593 du 21 novembre 2015 inscrits dans les établissements publics des premier et second degrés et de l’université ;
3- Créer un Comité interministériel à l’effet d’élaborer les avant-projets de communication et d’arrêtés d’application ministériels ou interministériels relatifs aux diverses mesures incitatives contenues dans les Statuts particuliers.
C- Dans le cadre des propositions à caractère financier :
1. Payer aux enseignants tenant des classes intermédiaires et des classes d’examen séparément la prime de rendement et de gratification et mettre fin aux détournements massifs par les services financiers à divers niveaux à chaque rentrée scolaire, conformément aux dispositions des articles 2 et 3 de l’Arrêté n°121 du 29 août 2008.
2. Appliquer les dispositions de l’article 4 de l’Arrêté n°122 du 29 août 2008 en vue d’augmenter le taux horaire de vacation de 1500 F à 2500 F, puis payer le premier salaire de l’année scolaire à la fin du mois d’octobre ;
3. Payer aux éducatrices et éducateurs de l’enseignement maternel les arriérés salariaux dus, signer les contrats et installer leur corps.
D- Dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance du système éducatif
1- Définir clairement une politique de recrutement des enseignants selon un rythme annuel ou biannuel au regard des besoins exprimés et de la planification des ressources financières.
2- Recruter hors quota les enseignants titulaires de diplômes professionnels formés à leurs frais en vue de soigner la qualité de l’enseignement.
3- Réviser les conditions d’organisation et de réussite de recrutement (profils docimologiques, épreuve de culture générale ou de didactique, épreuve de spécialité, moyenne-plancher de réussite pour garantir l’égalité des chances, délibération et proclamation au sein de Jurys autonomes et transparents).
4- Mettre fin à l’emploi des enseignants dits Volontaires et ANPE qui accumulent plusieurs mois d’arriérés de salaires, démotivés et les orienter vers le recrutement annoncé.
5- Simplifier la procédure d’obtention du carnet de pension (certificat de présence au poste, dernière fiche de paie) et le passage de la CNSS au FNRB (compensation financière).
E- Dans le cadre de l’octroi de la subvention de l’Etat dans les secteurs public et privé
1- Respecter le rythme de versement des subventions pour faciliter le fonctionnement des établissements publics, payer les arriérés ou moins perçus cumulés d’année en année, notamment les 55% dus aux collèges publics au titre de l’année scolaire 2015-2016 ;
2- Définir les modalités d’octroi de la subvention de l’Etat aux établissements privés.
3- Relire la convention collective des établissements privés.
Les réponses du Gouvernement sont attendues dans les meilleurs délais sur les préoccupations ainsi posées. Il reste encore beaucoup à faire, notamment la prise en compte des remous relatifs aux actes posés par nos ministres sectoriels comme par exemple la question de la décharge des 618 directeurs d’école pour 0% au CEP 2016, le redéploiement des enseignants du primaire et du secondaire, la fermeture des 08 lycées techniques non viables, la fermeture ou fusion de près de 300 école primaires non viables et à faibles effectifs, etc.
II- Conclusion
Ayant foi au dialogue social, le Front reste disponible pour les solutions consensuelles adéquates à l’antipode du déni de droit et de négociation vécu ces dernières années.
Le Front prend donc à témoin tout le peuple béninois quant à sa bonne foi et à sa disponibilité pour un dialogue franc et sincère. C’est sur cette foi que le Front rappelle au Gouvernement le respect des engagements, conditions susceptibles de garantir les chances d’une année scolaire 2016-2017 véritablement apaisée.
Vive l’Education ! Vive le Bénin ! Vive le Front !
Seule la lutte paie ! Nous vous remercions.
Les Porte-parole.