L’une des premières décisions prises par le gouvernement de la rupture est le redéploiement des enseignants qui, par des acrobaties politiques, des affinités, se sont retrouvés dans les ministères, directions départementales et autres. Ces derniers sont appelés, à partir de cette rentrée scolaire, à retourner à la craie. Une mesure qui pourrait avoir un impact négatif sur les résultats de l’année scolaire 2017.
C’est un secret de polichinelle qu’un nombre important d’enseignants autrefois bureaucrates est désormais mis à la disposition des lycées et collèges pour tenir des classes à partir de la rentrée prochaine. En effet, depuis quelques années, des enseignants travaillaient dans des bureaux climatisés, signaient des primes de missions, vivaient dans de bonnes grâces et disposaient de multiples autres atouts. De même, ils avaient des horaires de travail tout à fait différents de ceux des enseignants du terrain. Depuis que ces enseignants ont pris service dans les administrations, ils ont pris le goût d’aller au service à 8h, avec une pause à partir de 13h, et ne recommencent qu’à 15 heures pour finir à 18h.
Par ailleurs, ces enseignants bureaucrates seront confrontés à de nombreuses difficultés. Ils sont tenus de reprendre avec leurs vieilles habitudes. Ils vont se réveiller très tôt. C’est-à-dire qu’ils seront dans les salles de cours pour la plupart à partir de 7h. Ils vont donner des cours jusqu’à 12h, voire 13h pour quelques-uns. Ils reviendront sur des anciennes expressions à savoir : taisez-vous ! Je vais vous coller des heures, tu as deux heures etc. Pire encore, ils sont contraints de corriger des feuilles d’interrogations et de devoirs, eux qui, une fois à la maison, n’avaient précédemment d’autres obligations que de se mettre à la disposition de leurs petites familles. Ce retour spectaculaire des enseignants bureaucrates dans les lycées et collèges semble peindre en noir les multiples efforts du gouvernement qui se traduisent par les milliards injectés dans le secteur pour redonner vie à l’éducation béninoise. Il va donc falloir des méthodes et des stratégies afin de recycler ces enseignants.
Hyacinthe S. GOUETI-DJATCHA