L’heure du défi a encore une fois sonné. On peut aussi simplement dire qu’en ce moment, populations sinistrées ou non, attendent de voir, de quoi sont capables le nouveau gouvernement et les autorités municipales et communales, qui ont mieux à faire que de batailler autour de la destitution des maires : c’est la mode ou c’est actuellement en vogue. Mais face à la montée des eaux, l’inondation des quartiers, des villages, des villes et des habitations dans plusieurs départements du Bénin, les autorités à tous les niveaux, doivent prendre leur responsabilité.
C’est vrai que les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontées les populations des campagnes ou des zones reculées du Bénin, persistent et s’aggravent avec les pertes enregistrées dans les plantations, les habitations détruites et les maladies auxquelles les sinistrés sont exposés. La situation est préoccupante et exige des actions ou mesures immédiates et surtout de grands moyens. Les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années ont consenti des efforts sans pouvoir apporter des solutions durables au phénomène de l’inondation au Bénin. Certains peuvent maintenant, avec l’espoir suscité par l’avènement du pouvoir de la rupture, croire que les nouveaux dirigeants disposent d’une baguette magique, contrairement à leurs prédécesseurs, et peuvent trouver une thérapie plus efficace à ce mal récurrent. Ce ne sera pas facile.
La situation est encore plus préoccupante pendant la saison des pluies, une période qui coïncide avec la rentrée des classes. Plusieurs établissements scolaires sont actuellement inaccessibles parce qu’ils sont inondés. Comment régler le plus tôt la question alors que se posent déjà des problèmes liés à l’insuffisance du mobilier, des infrastructures, la pénurie d’enseignants et des documents ou matériels de travail ?
Il faut certes, une volonté politique pour arriver à bout de toutes ces difficultés. Mais il faut également d’énormes investissements pour résoudre le problème de l’inondation. C’est peut-être cela qui explique les limites ou l’incapacité des anciens dirigeants à trouver le bout du tunnel. « Mais non, puisque gouverner, c’est prévoir » ont fait observer des citoyens qui pensent que les efforts consentis sont très insuffisants. Ils sont allés plus loin en affirmant que la lutte contre l’inondation n’est pas une priorité pour les dirigeants béninois qui s’emploient à mobiliser les ressources pour les campagnes électorales et pour se maintenir au pouvoir.
Il y a certainement des exceptions. Cependant, la preuve est là qu’il y a très peu de dirigeants qui ont fait de l’inondation et des maux qui minent le système éducatif au Bénin, leur cheval de bataille. Est-ce que çà vaut la peine de polémiquer autour de la gouvernance de ceux qui ont fait ou non des problèmes de l’inondation et de l’éducation, une priorité ? Le plus important c’est de trouver maintenant, des solutions à ces graves problèmes qui retardent le développement du Bénin. C’est une question de vision et de capacité des autorités municipales et celles de la rupture à faire un diagnostic digne du nom et à mobiliser les ressources nécessaires pour relever le défi. Eh bien, c’est un nouveau départ. Autorités centrales, communales et municipales, face à l’épreuve, vous devez vous dévouer pour montrer que vous méritez la place que vous occupée et que les Béninois ont des raisons de croire qu’avec vous, qu’ils vaincront la fatalité.
Euloge R. GANDAHO/Le Grand Matin