La recomposition du paysage politique qu’a induit la dernière élection présidentielle a occasionné, ces derniers temps, un vent de destitutions qui souffle sur les Communes. Dans cet embrouillamini, plusieurs maires ont déjà perdu leurs fauteuils. Face à cette situation, le ministre de la Décentralisation, de la gouvernance locale, de l’administration et de l’aménagement du territoire (Mdglaat), Barnabé Dassigli est sorti de son silence.
A la faveur de la cérémonie d’ouverture du séminaire de formation des maires la semaine dernière, il a donné son point de vue sur la question. « Ce sont les maires qui destituent les maires », a fait remarquer le ministre. Pour lui, le ver est dans le fruit dans la mesure où les instigateurs des destitutions sont pour la plupart les adjoints au maire. « La plupart du temps, ce sont vos adjoints qui sont là, qui sont les premiers commanditaires. Ça veut dire qu’il y a bien sûr des problèmes », regrette le Mdglaat. A l’en croire, ce phénomène auquel l’on assiste souvent au sein des conseils est dû aux insuffisances de nos textes. D’après ses explications, le décret n° 2005-376 du 23 juin 2005 fixant les modalités de destitution du maire ne laisse aucun garde-fou, aucune possibilité à l’autorité de tutelle que sont les préfets de chercher à ralentir ou à amener les conseillers à la raison. Donc, il va falloir, qu’après dix-sept ans d’expérience, faire la relecture des textes qui organisent la décentralisation au Bénin, parce qu’ils sont caducs et ne répondent plus aux aspirations du peuple. Ceci permettra, a-t-il dit, de renforcer l’administration locale et consolider la paix. « Sans la paix, on ne peut jamais parler de développement à la base. Car, celui qu’on a destitué se met en embuscade ». Conscient des conséquences fâcheuses de la destitution des maires sur le développement local, le ministre a déjà mis en place un comité de relecture des textes sur la décentralisation en vue de leur adaptation au contexte actuel. En attendant que le comité dépose son rapport, Barnabé Dassigli a demandé aux maires et aux adjoints de gérer le conseil communal ou municipal comme un bon père de famille en privilégiant le dialogue, le consens et en cultivant l’écoule et l’humilité, histoire de maintenir l’entente et le respect mutuel.
Zéphirin Toasségnitché
(Br Zou-Collines)