La reprise des activités académiques se fait sur une mauvaise note. Si par endroits, une rentrée timide s’observe, les enseignants Agents contractuels de l’Etat diplômés des formations payantes des Ecoles normales supérieures ont simplement décidé de ne pas reprendre le chemin des classes. Après plusieurs démarches infructueuses (sit-in, marche de protestation, négociations, etc.) en vue de la satisfaction de leurs revendications, ils ont décidé de passer la nuit devant le ministère de l’enseignement secondaire à travers un mouvement dénommé “sit-in couché“.
Nattes, draps, moustiquaires, oreillers, marmites et autres ont été acheminés à la Tour administrative par ces manifestants pour y passer simplement la nuit. A en croire Stanislas Godonou, il est question de démontrer à travers le sit-in couché à l’opinion publique leur désarroi suite à la passivité dont fait preuve le gouvernement dans la satisfaction de leur plateforme revendicative. Banderoles rouges au front, ces professeurs certifiés n’entendent plus démordre jusqu’à satisfaction de leur revendication notamment leur reclassement avec la reconnaissance de leurs diplômes à la date de leur obtention par leur ministère de tutelle. Ils rejettent les faux diplômes, à eux, imposés par l’autorité et délivrés par l’Ens de Porto-Novo. Toute chose qui les aurait déjà conduits à saisir le Fonac, l’Alcrer et la Fesyntra-finances pour faux et usage de faux organisé par l’Etat. Après de longues minutes d’échanges avec les autorités concernées, le porte-parole du Collectif, Mathurine Sossoukpè a confié qu’aucune issue favorable n’a toujours pas été trouvée. Toutefois, ils ont été invités à privilégier et poursuivre le dialogue dans l’optique d’une résolution pacifique des revendications. Ils exigent donc la reconnaissance sans délai et sans condition des diplômes professionnels obtenus à titre payant à la date de leur obtention, la régularisation de la situation et le reclassement des enseignants concernés avant la rentrée 2016-2017. Ceci au risque de voir l’école béninoise sombrer à nouveau dans des mouvements de débrayage. Une menace de paralysie générale des activités est également projetée. Notons qu’ils y ont effectivement passé la nuit...
Aziz BADAROU