Depuis le 27 juillet dernier, le Bénin a manifesté son intention de faire revenir dans son patrimoine des biens culturels lui appartenant mais gardés à l’extérieur dans des galeries et musées français notamment. Au Bénin comme un peu partout dans le monde, le sujet suscite discussions. Marie Cécile Zinsou, directrice de la Fondation Zinsou y voit une démarche osée et difficile, quoique cela semble tenable. Entretien…
La Nation : Comment appréciez-vous la volonté du gouvernement béninois de faire rapatrier certains biens culturels qui sont restés à l’extérieur ?
La décision du Conseil des ministres du 27 juillet sur la restitution des œuvres est une décision très importante. Je pense que c’est un moment important de notre histoire qui se joue aujourd’hui sur la question de la restitution du patrimoine et la question de la réappropriation de notre histoire. Il me semble que c’est un acte qui aurait pu être posé depuis très longtemps, depuis la décolonisation, et qui intervient 56 ans plus tard. Mieux vaut tard que jamais. C’est une position qui me semble saine parce que ces objets sont issus du pillage de la guerre coloniale et sont donc des biens mal acquis. Ces objets sont le patrimoine du Dahomey et doivent revenir au Dahomey (Aujourd’hui Bénin).
Est-ce-que le retard mis pour solliciter la restitution de ces biens ne va pas jouer contre la demande ?
Non si vous avez été spoliés, quelque soit le temps que cela prend, il ne devrait pas y avoir prescription. Je pense qu’il n’y a pas de temps limite pour réclamer la réparation d’une injustice. C’est un droit. Le cadre légal doit être réfléchi sereinement et une solution doit être trouvée. Le Bénin est pionnier dans sa demande et je pense que la France va accéder à cette demande. Je pense que les dirigeants français sont tout à fait d’accord sur le bien fondé de cette réclamation même si cela oblige la France à se confronter à un sujet qui reste sensible, l’histoire coloniale.
Le Bénin parviendra-t-il à faire conserver dans les conditions idoines ces biens comme ce fut le cas avec le possesseur illégal ?
Oui ! Quand on est un Etat, on fait des choix. Et en l’occurrence, quand on dit qu’on va fait revenir le patrimoine qui a été pillé pendant la colonisation, qui est aujourd’hui conservé dans les musées avec des normes muséales, quand on décide de faire ce choix-là, on ne peut pas juste se contenter de ramener les objets et de les laisser moisir et pourrir dans des caisses. J’imagine, je ne suis pas membre du gouvernement, que si le gouvernement fait la demande de restitution, c’est qu’il a pensé le retour des objets et qu’il sait dans quelles conditions ils vont être accueillis. Il y a deux possibilités, restaurer les musées existants, leur accorder des budgets de fonctionnement et les remettre aux normes ou créer un nouveau lieu, aux standards internationaux pour accueillir les objets. J’imagine que cette question a été forcement pensée puisque aujourd’hui le patrimoine national est dans un état de délabrement terrible. On est en train d’assister à la disparition de notre histoire sous nos yeux. On la voit disparaitre. C’est tangible. L’état d’abandon des palais royaux d’Abomey en est un exemple concret. Quand le gouvernement engage une procédure pareille, il semble indiquer que désormais la culture va être au cœur de ses priorités et qu’il va changer les choses.
Ensuite on a le temps de se préparer, car une demande de restitution ne se prépare pas en un jour. Il faut démarrer une négociation avec l’Etat français or le patrimoine français, est inaliénable. Normalement lorsqu’une œuvre entre dans les collections nationales françaises, elle ne ressort jamais. Là, c’est un cas tellement spécifique de prise illégale pendant la guerre qu’il faut trouver une dérogation. Il va falloir travailler beaucoup sur ce dossier et inventer une solution juridique. Cela nous laisse le temps d’organiser le retour des objets dans des conditions optimales.
Dans le cas contraire, votre fondation serait-elle disposée pour une proposition d’abri par exemple ?
L’Etat béninois est garant de notre histoire, de notre patrimoine parce que cela fait partie de ses fonctions. Quand des gens me disent qu’il faut qu’on collecte des fonds pour sauver le patrimoine à travers du crowdfunding, je leur réponds que ce crowdfunding là existe et qu’il a un nom : les impôts. Les impôts doivent servir à cela. Parmi les missions de l’Etat, il y a la protection du patrimoine. L’entretien de notre histoire fait partie des missions régaliennes de l’Etat. Ce n’est pas à ma fondation privée ou à telle ou telle famille d’assumer le rôle de l’Etat.
Il ne s’agit pas non plus de bloquer le dialogue entre les citoyens motivés et l’Etat mais il faut que chacun assume son rôle, même s’il est arrivé dans un passé récent que nous aidions quand cela était demandé. Vous avez vu l’exposition « Béhanzin, Roi d’Abomey » en 2006 et vous avez pu constater que le public était venu extrêmement nombreux. L’arrivée de ces objets était censée être une convention entre les Etats français et béninois. Mais l’Etat béninois voyant qu’il n’arrivait pas à faire le travail a demandé à la Fondation Zinsou de le faire à sa place, d’être le partenaire technique et d’assumer, à titre privé, l’engagement financier qui devait être national. Nous avons répondu présent. J’ai un engagement citoyen que tout le monde connait pour la culture. Si l’Etat me dit qu’il a besoin de la fondation pour telle ou telle question, et que nous pouvons assumer ce rôle, nous le faisons et l’avons toujours fait. Je vais continuer. Je ne vais pas m’arrêter maintenant, surtout à un moment aussi important pour notre pays.
Vous y voyez donc un certain intérêt ?
Faire revenir ce patrimoine a un intérêt s’il est partagé avec le public, s’il est conservé professionnellement, si adultes et enfants y ont accès, s’il permet de se réapproprier son histoire. La Fondation ne peut s’inscrire que dans le soutien à cette initiative et apporter son concours si nécessaire. Le Bénin a les moyens et les compétences pour gérer ce retour. Nul n’est trop pauvre pour avoir une histoire. Il faut faire des choix. L’Etat béninois a un budget et des recettes, il a de l’argent et on voit bien qu’il y a des projets qui se financent. Après, il faut faire des choix. On n’est pas un pays tellement riche où on peut tout faire en même temps. Est-ce que notre histoire est un choix ? Est-ce que notre éducation est un choix ? Est-ce que nos origines sont un choix ? Est-ce que notre culture est un choix ? Pour moi c’est essentiel, c’est une condition absolue du développement.
Que suggérez-vous concrètement pour que le rapatriement de ces objets soit une réussite, vu votre statut de personne ressource dans le domaine ?
Je me pose comme observateur. Si on a besoin de l’appui de la fondation que je dirige, nous réfléchirons à la façon d’aider sur le sujet. Je pense que c’est un énorme challenge, mais pas impossible. C’est une mission qui nécessite beaucoup d’énergies et une motivation sans faille. Si ces objets sont récupérés, il va falloir bien les entretenir pour les générations futures.
Et si le Bénin ne parvient pas à les récupérer ?
Ce n’est pas possible. Nous avons été spoliés et cela peut être prouvé. Si nous ne faisons pas confiance aux lois internationales, ce sera la jungle. Nous pouvons prouver que les objets nous appartiennent. Ils ont été volés dans un contexte de guerre. Ceux qui ont récupéré les objets ont jusque-là réussi à éviter la question des réparations. Nous sommes désormais dans un monde d’Etats indépendants. Je suis sûre que la France aura à cœur de rendre ce patrimoine, parce que la situation la met elle-même dans une position difficile. C’est très problématique d’avoir dans ses musées des objets venant directement de crimes.
Le président du Cran international a séjourné dernièrement à Cotonou. Avez-vous pu discuter avec lui sur le sujet ?
Je ne l’ai pas rencontré, je ne peux pas commenter.
Un lobby fort derrière le gouvernement ne pourrait-il pas aider à gérer efficacement ce dossier de la restitution des trésors culturels ?
Nous sommes un pays qui, il ne faut pas l’oublier, est indépendant. Nous sommes un Etat souverain depuis 1960. Je pense que si le gouvernement du Bénin veut faire une demande de restitution, il est assez grand pour le faire.
La restitution équivaut-elle à la réparation ?
C’est un débat philosophique compliqué. Je ne pense pas que la restitution suffise comme réparation. Mais elle constitue un préalable évident et obligatoire. La restitution n’est pas une option. Les vols commis par les troupes coloniales ne sont pas défendables. La question de la réparation est un autre débat, infiniment complexe, que nous ne pourrons pas éviter éternellement…
Un partenariat public-privé pour la préservation de la culture, cela vous intéresse ?
Sur la question de partenariat public-privé, on a essayé plusieurs fois de faire des choses. Depuis onze ans, nous n’avons jamais rien demandé au gouvernement. Par contre, les autorités n’ont pas hésité à nous solliciter assez largement. Par exemple pour créer l’exposition en partenariat avec le musée du Quai Branly, pour le musée d’Abomey, et pour de nombreux autres sujets, en fonction de chaque ministre. J’ai envie de dire la vérité : c’est une opération très perdante que de travailler avec le ministère de la Culture quand on est une fondation privée. Cela coûte très cher et n’est pas efficace. Les délais imposés ne sont pas du tout réalistes, ce ne sont pas des délais du privé mais des délais de l’administration que nous ne comprenons pas, donc c’est très compliqué de travailler avec une institution comme ça qui est un peu dépassée et où on ne sent pas la motivation. Notre équipe est composée de gens extrêmement déterminés qui se battent au quotidien pour quelque chose dans lequel nous mettons nos propres moyens et cela crée une vocation et demande un engagement inouï. Quand on parle avec des gens du ministère de la Culture, objectivement on n’est pas face à des gens qui ont cette motivation-là, certains l’ont eue mais se sont vite découragés. Nous sommes très déterminés, nous avons une obligation de résultats dans le secteur privé. Quand on fait une exposition on veut que le public vienne, on travaille avec les enfants, les adultes, on fait des programmes pédagogiques, on envoie le bus chercher les écoles gratuitement… enfin on fait vraiment énormément d’actions pour que ça ait de l’impact parce que l’idée c’est de partager ces messages, de partager la parole d’un artiste, de partager les trésors du Dahomey, de partager des photographies de notre temps, de rendre la culture accessible à tous. Il y a un vrai sujet d’engagement qui fait que le partenariat public-privé est compliqué. Quand vous êtes une structure privée et que vous passez votre vie à vous battre, à chercher les moyens de faire les choses et que vous voyez, qu’à côté, des gens qui ont un budget de fonctionnement et des équipes ne font pas avancer les choses, c’est démoralisant. Par contre les partenariats privés sont juste formidables parce que vous avez des gens qui font des choses extraordinaires même lorsque les moyens sont assez limités. Il faut se battre. Vous connaissez la situation culturelle on ne va pas refaire un état des lieux. Donc le partenariat public-privé est compliqué pour des questions de motivation principalement et d’engagement. On n’a pas le même engagement.
Vous voulez dire que la Culture n’est pas encore hissée au rang de priorité ?
Lorsque vous allez au musée d’Abomey, on doit beaucoup au roi Agoli-Agbo qui a effectué un vrai travail de conservateur. Il a fait faire des copies des objets qui venaient de partir avec les troupes françaises. C’est incroyable comme démarche. On peut se féliciter d’avoir eu un dirigeant qui était un vrai conservateur de musée. C’était quand même une de ses particularités. Depuis Agoli-Agbo, on ne peut pas dire qu’il y a eu beaucoup de gens qui se sont intéressés à la question de la culture que ce soit la colonisation française dont on a hérité quelques musées, aujourd’hui en déréliction ou bien les dirigeants depuis l’indépendance qui n’ont jamais manifesté un intérêt fou pour le patrimoine. Heureusement quelques fondations privées se sont penchées sur le berceau d’Abomey pour refaire de grandes restaurations dans les années 80, 90 et pour que cela ne s’effondre pas complètement, mais aujourd’hui on voit bien les limites de notre système et de l’absence de politique culturelle béninoise.
Ce qui permet aux gouvernements successifs de se dédouaner à chaque fois c’est évidemment les réflexions du type : le musée n’est pas prioritaire sur l’hôpital, le musée n’est pas prioritaire sur l’école, le musée n’est pas prioritaire sur l’eau potable, le musée n’est pas prioritaire sur l’électricité… Mais doit-on vraiment faire un choix ? Est-ce qu’on est vraiment dans un pays si pauvre qu’on serait obligé de renier notre culture ? Est-ce qu’on ne peut pas trouver de l’argent pour la culture ? Il y a des fondations partout dans le monde qui donnent de l’argent pour ce genre de questions, il y a des fonds chez les bailleurs, nous avons un budget national. Est ce que le choix c’est toujours la maternité contre le musée ? Naturellement on ne peut pas faire passer un musée devant le budget d’un hôpital dans un pays comme le nôtre mais ne pouvons-nous pas faire les deux? Il faut repenser un tout petit peu ce qu’on nous dit sur la culture parce que la culture est toujours présentée comme la dernière option. Mais est- ce que vous pensez vraiment que la culture est à négliger ? Ce que nos gouvernants nous imposent depuis des dizaines d’années ne correspond pas à l’état d’esprit des gens. Pourquoi les Béninois viennent-ils, si nombreux, visiter des expositions si ça ne les intéresse pas, pourquoi les écoles trouvent-elles que c’est important d’envoyer leurs élèves au musée, pourquoi à Abomey on nous dit de venir aider, pourquoi nous demande-t-on la même chose à Porto-Novo ou à Natitingou ?
Est-ce ce que votre Fondation a fait à travers l’exposition sur le roi Béhanzin ?
Lors des trois derniers jours de l’exposition Béhanzin, il y avait 56000 personnes devant les portes de la fondation qui voulaient voir les œuvres avant qu’elles ne partent, cela démontre l’intérêt fou des populations, et ces populations savent très bien que cette histoire disparaitra si on ne la transmet pas et pour la transmettre il faut ces objets, ce patrimoine, ces sculptures, ces photographies… Tout ça la population le sait. Ce sont nos dirigeants qui ont fait des choix. Ce n’est pas la population. La population elle est consciente des enjeux cultuels. Donc aujourd’hui on a une vraie réflexion à mener sur la politique culturelle qui va peut être changer. Tous les gouvernants font des promesses en disant que la culture sera au centre de leurs préoccupations. Accordons-leur le bénéfice du doute, la nouvelle équipe vient d’arriver. La précédente n’a pas fait grand-chose, mais on ne va pas condamner celle-là d’avance.
Peut-être que nos dirigeants actuels vont se mobiliser. Et s’ils le font et ont besoin d’être accompagné, on va le faire avec eux, parce que c’est toujours bien de faire les choses ensemble. On a toujours proposé des choses aux autres et on va le leur en proposer aussi et aux suivants encore. On ne va pas lâcher l’énergie, ni l’enthousiasme.
Tout le monde est conscient que c’est un patrimoine tout à fait important. C’est un patrimoine qui n’a pas été vu depuis longtemps. Nous avons présenté une partie de ce patrimoine à la Fondation Zinsou, 275 000 personnes sont venues le voir, c’est un petit pourcentage de la population mais cela reste très significatif, pour nous c’était important. Il reste néanmoins un très grand nombre de personnes, à l’échelle des dix millions de Béninois que nous sommes, qui ne l’ont pas vue. Je pense qu’aujourd’hui on est dans une situation telle que si ces objets reviennent, la population va demander des comptes, ils vont demander à les voir. C’est l’intérêt des gens qui va obliger le gouvernement à tenir sa parole, au Bénin, la culture est populaire. Et une dernière chose dans le cadre de la restitution, je pense que ce sont les vrais Béninois qui vont être garants de la sécurité de ces objets. Ce ne sont pas les politiciens, encore moins les gens de la culture qui vont être garants de la sécurité de ces objets et de leur entretien. Ce sera plutôt les vrais Béninois.
Vous avez été il y a peu, sous les feux de la rampe avec la destruction d’une œuvre d’art à Ouidah. Doit-on y voir aussi d’autres options prioritaires au détriment de la culture ?
En l’occurrence, c’est un ancien ministre en charge de la Culture qui, sans autorisation et sans justification, a envoyé un bulldozer détruire une installation de Bruce Clarke. C’est un acte de terrorisme culturel. C’est très rare. Les gens ne s’enorgueillissent pas habituellement de ce genre de chose. Nous avons vu ce que les talibans avaient pu faire, ce qu’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) avait pu faire au Mali en détruisant les mausolées de Tombouctou… Donc au Bénin, un ministre de la Culture se réveille un matin, envoie un bulldozer et fait détruire une œuvre d’art. Heureusement que des gens comme ça sont rares sur la planète parce que, c’est vraiment exceptionnellement nul. La raison pour laquelle nous n’avons pas trop voulu communiquer sur le sujet, c’est que cela allait dégrader l’image du Bénin au plan international. Détruire une œuvre d’art, mais qui fait ça à part Daesh ? Personne ! C’est que notre pays aurait été le grand perdant de l’histoire. Le président de la République est rentré dans une très grande colère lorsqu’il a compris ce qui avait été fait et les effets que pourraient avoir ce geste sur l’image du Bénin qui rayonne par la force de ses créateurs, par Romuald Hazoumè, Cyprien Tokoudagba, Gérard Quenum, Angélique Kidjo…
Nous étions mortifiés vis-à-vis de l’artiste, en plus c’était le seul projet de la route de l’esclave, soutenu par l’Unesco (puisque le classement au patrimoine mondial n’a jamais été fait). C’était une première, une première malheureuse, une première ridicule qui ne mérite que du mépris et il ne faut pas se laisser inspirer par ce genre de chose négative. C’est un acte minable d’une personne malhonnête intellectuellement. Heureusement, cela ne caractérise pas les Béninois, ne représente ni l’état de la culture au Bénin, ni la richesse de la création, encore moins l’intelligence de ce pays. C’est une exception.
On sent tout de même une volonté politique aujourd’hui !
Jusque-là on a eu des dirigeants que la culture n’intéressait pas trop. Mais maintenant, nous en avons qui ont l’air de dire que la culture les intéresse. Voyons ! Méfions-nous des effets d’annonce, mais voyons ! Laissons-leur une chance. La demande officielle n’est pas encore introduite. Apparemment, la France n’a reçu aucune demande officielle du Bénin donc pour l’instant, c’est surtout une annonce de fin de Conseil des ministres en conférence de presse et si ça a été fait publiquement, on imagine bien que derrière il va y avoir une demande et on imagine bien qu’il va y avoir un entretien formidable des musées. Attendons de voir, encourageons et aidons.
Le petit musée de la Récade de Lobozounkpa, vous avez eu la chance de le visiter ?
Je peux dire qu’on a un secteur privé très dynamique, des créateurs exceptionnels, des artistes incroyables… Aussi petit que nous soyons, avec un secteur culturel public si peu organisé, nous avons dans le secteur privé de la culture des artistes incroyables et des initiatives privées formidables. Les gens de ce pays ou qui aiment ce pays, font des efforts sidérants et ce musée en est une preuve supplémentaire. On a tout un groupe de gens qui se fédère autour de Bob Vallois et Dominique Zinkpè et qui crée un musée de la récade, un espace d’exposition et un centre de résidence. C’est juste hallucinant que les gens aient autant envie de faire des initiatives citoyennes, qu’ils aient autant envie de partager la culture. Le nombre d’exposition, de festival, de lieux qui s’ouvrent et de toutes les initiatives en fait quelque chose à célébrer. Il ne faut pas se jeter des fleurs en permanence mais honnêtement on peut dire au Bénin qu’on a quand-même des gens qui n’hésitent pas à célébrer la culture et je crois que maintenant il faut que les autorités accompagnent cela puisque c’est un mouvement qui vient vraiment de la majorité des gens, c’est impressionnant. Le musée de la Récade, c’est juste une initiative géniale.
Peut-être que la fondation Zinsou aussi nous présentera bientôt un autre musée ?
La fondation de Zinsou présentera une surprise en novembre.
On peut en avoir la teneur ?
C’est une surprise et vous me connaissez. C’est assez rare que je communique avant mes événements.
Propos recueillis par Josué Fortuné MEHOUENOU