Charles Toko a été élu maire de la ville de Parakou le lundi 3 octobre 2016 au terme d’un processus de destitution du maire en place depuis 2015. Seulement, cette promotion du président directeur général du Groupe de presse Le Matinal est loin d’être une bonne nouvelle pour l’ancien président de la République, Boni Yayi.
C’est une très mauvaise nouvelle pour Boni Yayi. Charles Toko maire de la ville de Parakou, l’ancien président de la République n’aurait jamais permis pendant qu’il était aux commandes du pays. Malheureusement pour lui, ce sont « ses » propres conseillers (Forces cauris pour un Bénin émergent) qui ont permis l’ascension de son ennemi numéro 1 dans cette région du pays, voire au-delà. En effet, s’il y a des gens qui ont farouchement combattu ce qui était agité comme un « troisième mandat » non constitutionnel de Yayi, Charles Toko en fait partie. Il était au front de cette bataille. Avec tous les risques, le magnat de la presse béninoise a mené la fronde jusqu’au bout. Mieux, il a réussi à installer son candidat à la tête du pays depuis le 6 avril dernier. Et c’était déjà le début des déboires du président Yayi.
Patrice Athanase Guillaume Talon président de la République du Bénin, Yayi n’en voulait pas du tout. Il aurait même dit que cela ne se passerait pas de son vivant. Il fallait passer d’abord sur son cadavre. Cela a failli se faire. En ce sens que dans ses velléités pour empêcher Talon de lui succéder, Yayi s’était jeté corps et âme dans la campagne électorale présidentielle au point d’en faire les frais pour sa santé. Devant des populations avant les scrutins présidentiels de mars dernier, Yayi, selon des sources, se serait déshabillé, montrant comment il a perdu du poids à cause de Talon. « S’il devient président, il va me tuer », aurait-il dit aux mêmes populations. Sauf que Talon a été bien élu président du Bénin.
Yayi toujours mauvais perdant
Depuis son départ du pouvoir, il n’a cessé de se prendre pour le président du « Nord » du pays. Multipliant les sorties dignes d’un président encore en activité. La dernière en date, c’est celle de l’aéroport de Tourou près de Parakou. Il était accompagné du maire de la ville. Coïncidence pour coïncidence, les déboires du maire venaient de commencer avec ses collègues conseillers. La suite, c’est que Charles Toko s’est hissé à la tête de cette mairie à statut particulier. Parakou, une ville politiquement très stratégique. Une ville où Yayi se replie souvent. Aujourd’hui, avec Charles Toko maire de Parakou, on se demande comment Yayi réussira à se donner des libertés de rassemblement comme il le faisait depuis le 6 avril dernier. Si le maire destitué était considéré comme aux ordres de Yayi, ce ne serait pas le cas avec son successeur. Impossible. Jusqu’à preuve du contraire, Charles Toko ne fera pas le jeu de Yayi au Nord. Du coup, on se demande où Yayi pourrait encore organiser ses balades, ses caravanes, ses rencontres pendant lesquelles il ne fait aucun cadeau au régime en place. En tout cas, pas dans la Donga bien gardée par son autre « ennemi », le ministre Abdoulaye Bio Tchané. Pas à Cotonou non plus. Cet environnement ne lui est pas du tout favorable pour ses « folies ». Yayi est plus que jamais coincé. Désormais, il va bien réfléchir avant de s’offrir ses rencontres avec les populations. Que ça soit du Nord ou d’ailleurs. Yayi est bien cerné.