En attendant la prise d’un décret pour réorganiser le fonctionnement des fédérations, unions, associations et organisations faitières des étudiants sur les campus, ces regroupements sont interdits d’activités dans les quatre universités nationales du pays. La décision émane du Conseil des ministres en sa session du mercredi 5 octobre.
« Toutes les fédérations, unions, associations et organisations faitières d’étudiants sont interdites d’activités dans toutes les quatre universités nationales. Les conditions d’exercice d’activités et / ou de reconnaissance des associations d’étudiants sont définies par décret pris en Conseil des ministres ». Le gouvernement a pris ces deux décisions au cours du Conseil des ministres du mercredi 5 octobre. Ainsi, désormais, les activités des fédérations, unions, associations et organisations faitières dans les universités nationales du Bénin sont mises en veilleuse. Cette option, selon le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République fait suite à l’adoption le 28 septembre dernier de la nouvelle carte universitaire du Bénin. Laquelle adoption, précise-t-il, est intervenue « à l’issue de diverses consultations qui ont fait apparaître la nécessité d’offrir au personnel et aux étudiants, de meilleures conditions de travail et d’étude ».
La vie sociale sur les campus pose problème, soutient le ministre d’Etat.
S’y souciant, le Conseil des ministres a pris connaissance des résultats des enquêtes administratives sur les cas de violence et d'actes de vandalisme survenus sur le campus d’Abomey-Calavi. Le résultat de ces enquêtes administratives fait la lumière « sur le mode de recrutement par les organisations estudiantines d’anciens militaires et sur la délimitation de zones dites interdites sur les campus ». Lesquelles zones sont devenues des zones de torture, déplore-t-il. Face à cette situation, le Conseil des ministres « réaffirme que l’université est un haut lieu du savoir où doivent être garantis à tout moment la paix, la sécurité et le libre accès au campus ». Et, face à la recrudescence des faits de violence et de vandalisme et surtout pour des raisons inhérentes à l’ordre public, le Conseil des ministres a pris la décision portant interdiction d’activités des fédérations, unions, associations ou organisations faitières d’étudiants dans toutes les universités nationales du Bénin.
Loin d’être dans un acte visant la restriction des libertés reconnues sur un campus universitaire, « le gouvernement veut créer les meilleures conditions d’accès et de travail pour tout le monde », apaise Pascal Irénée Koupaki. Pour lui, le libre accès au campus est altéré par certaines organisations d’étudiants à travers des actes de violence et de vandalisme. « Il faut que la paix revienne sur le campus », insiste-t-il, rappelant par ailleurs que la responsabilité du gouvernement, est de faire en sorte que l’ordre soit maintenu.
« Nous disons en attendant qu’on ne prenne un décret (c’est en cours), les activités de ces structures sont interdites. On n’a rien régi du tout puisqu’il s’agit de mettre un peu d’ordre. Il y a un problème réel sur le campus. Le gouvernement ne peut pas prendre un décret pour restreindre des libertés. Toutes les associations d’étudiants ne sont pas ainsi. Dans la perspective de la rentrée, ces associations sont interdites d’activités. Il ne s’agit pas de nous ingérer dans un domaine qui n’est pas le nôtre. Nous n’avons pas parlé de dissolution parce que ce n’est pas de la responsabilité du gouvernement, mais de la justice. Nous sommes dans notre rôle de protection des biens et des personnes », nuance aussi le ministre d’Etat pour lever toute équivoque sur la question?
Josué F. MEHOUENOU