Aucun des regroupements d’étudiants n’a plus désormais le droit de manifester ses humeurs dans les quatre universités retenues dans la nouvelle carte universitaire. Cette décision pris en Conseil des ministres mercredi dernier défraie la chronique et semble inopportune pour beaucoup. Cependant, au-delà de l’aspect restriction des libertés, celle-ci s’avère nécessaire pour offrir de meilleures conditions d’études aux étudiants face à la recrudescence des faits de violence et de vandalisme orchestrés par ces organisations…
Militer pour la défense des intérêts de la communauté estudiantine est aujourd’hui perçu comme un prétexte des organisations estudiantines pour semer la terreur, la panique, pour escroquer ettorturer en milieu universitaire. Déjà la mise sur pied des milices telles que les Etats-majors, la police universitaire, le Comité de discipline des étudiants (Code), on devrait pouvoir se demander en quoi veut-on transformer ce haut lieu du savoir qu’est l’université au Bénin. Un étudiant a-t-il le droit de discipliner son camarade encore que nul ne peut se réclamer un exemple pour tous. Des responsables étudiants qui se déplacent avec des « garde-corps »comme des roitelets et qui n’hésitent point à recourir à la violence car se croyant toujours plus forts. Malheureusement, les plus ciblés sont les étudiants, ceux-là même qu’ils prétendent défendre. Ce n’est plus une confidence, les faits sont là. Des exactions de ces milices notamment les Etats-majors s’observent au quotidien sur nos différents campus. Au niveau du Restaurant, des cabines universitaires, des amphis, ils s’imposent à tous et agressent fréquemment tous ceux qui osent lever le petit doigt pour réclamer justice. Sommes-nous alors dans un Etat de droit ? Ce n’est donc pas surprenante que le gouvernement prenne une telle décision car étant garant de la sécurité des citoyens.
Au-delà de la restriction des libertés, il faudrait reconnaitre que cette décision s’avère indispensable pour des campus apaisés au Bénin. D’ailleurs, les récents faits à la Flash ont prouvé aux étudiants que la Violence n’a jamais été la meilleure démarche de revendication. Non seulement, l’année académique a été invalidée mais des responsables étudiants ont été exclus pour 5 ans. Et ceci sans que la terre ne tremble. Au contraire, ces “Sowétos“ ont commencé à faire leur mea culpa et se confondre en excuses. La question du mode de recrutement par des organisations estudiantines d’anciens militaires est inquiétante car on sait la scène à laquelle on assiste chaque fois que ces étudiants décident d’affronter les forces de sécurité.
Talon aurait dû prendre des mesures de réorganisation…
La liberté d’association et de manifestation est un droit acquis et cette décision de Talon menace les libertés publiques acquises en 1990. Interdire les activités des mouvements estudiantins, c’est chercher à bâillonner les étudiants. C’est leur arracher un droit constitutionnel. Au lieu de réduire les étudiants au silence, le gouvernement aurait dû prendre des mesures subséquentes pour recadrer les activités des organisations estudiantines en supprimant ces milices et en faisant subir la rigueur de la loi à tout étudiant qui menacerait les libertés sur les campus.
Aziz BADAROU