L’Université d’Abomey-Calavi (Uac) a effectué sa rentrée solennelle 2016-2017, vendredi 7 octobre dernier. La cérémonie qui s’est déroulée dans l’amphithéâtre Idriss Itno Déby a été présidée par Brice Sinsin, recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, qui a annoncé certaines réformes pour renouer avec l’excellence.
Le top est donné pour les activités académiques au titre de 2016-2017 à l’Université d’Abomey-Calavi. Une année dont la particularité réside dans les réformes annoncées par les autorités rectorales.
Au nom des enseignants, Alphonse Gaglozoun, secrétaire général du Syndicat des enseignants du supérieur (Snes), a salué la redéfinition de la carte universitaire opérée par le gouvernement Talon. Mais cette réforme requiert, selon lui, que le gouvernement mette à disposition les ressources nécessaires pour faire face aux nouveaux défis subséquents. Entre autres, il a mentionné le besoin de recrutement massif d’enseignants, sans oublier la construction de laboratoires et de salles de cours. Car, explique-t-il, la qualité a un coût. L’autre question qu’il a abordée dans son adresse, c’est la décision du gouvernement interdisant les activités des associations d’étudiants sur tous les campus universitaires du Bénin. Tout en reconnaissant que cela vise à décourager les actes de violence et de vandalisme en ces hauts lieux du savoir, Alphonse Gaglozoun met le gouvernement en garde contre toute tentative de musèlement de la liberté d’association sur les campus et tout acte visant à froisser les franchises universitaires. «Là où la liberté est supprimée, la médiocrité s’installe en corrélation avec la dictature», avertit-il en invitant les autorités à vite prendre les arrêtés d’application de son décret d’interdiction des activités des organisations d’étudiants.
Appréciant, à son tour, la nouvelle carte universitaire, Brice Sinsin, recteur de l’Uac, indique que c’est le retour au bercail de certaines entités. Il attirera également l’attention sur la nécessité d’accompagner cette réforme de moyens. Quant à la vie interne de l’Uac, il annonce que 2016-2017 constitue une année de réformes. Particulièrement, la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines ne sera plus la grande Flash mais sera éclatée en des instituts de plus en plus spécialisés. Ainsi, cette faculté verra naître des instituts d’arts, de géographie, des sciences sociales, des sciences de l’éducation et accueillera l’Ecole du patrimoine africain. Et pour s’y inscrire, il faudra subir une phase de sélection sur dossier. Cette année sera aussi l’année des cours massifs en ligne, cela facilitera la révision des cours aux apprenants. Pour ce faire, les professeurs doivent mettre leurs cours en ligne. Brice Sinsin annoncera, en outre, l’harmonisation des cursus LMD afin de créer des passerelles entre universités publiques et privées. Des réflexions seront engagées sur la question de la gratuité au sein des universités. « Cela gêne énormément toutes les universités. Car l’Etat n’arrive pas à nous rétrocéder ce qui nous est dû au prorata du nombre d’étudiants concernés par la gratuité. Nous vivons de déficit en déficit», relève Brice Sinsin en tout en faisant observer que cette mesure ne colle pas aux exigences de l’académie.
Alain ALLABI