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Campagne cotonnière dans l’Atacora-Donga: Des raisons de croire à un renouveau de l’or blanc
Publié le lundi 10 octobre 2016  |  La Nation
Le
© Autre presse par DR
Le coton






A l’instar du Borgou et de l’Alibori où les emblavures augurent de bonnes performances dans la production de l’or blanc, les départements de l’Atacora et de la Donga ne sont pas restés en marge du vent de renouveau qui souffle sur la filière depuis le retour de l’Association interprofessionnelle du coton (AIC). La mission conjointe constituée de cette association et du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) s’en est rendu compte lors de sa tournée du 6 au 7 octobre dernier dans les zones de production quoique certaines difficultés aient été notées.

«Nous sommes là pour constater que les fruits ont tenu la promesse des fleurs. Malgré le retard observé dans le démarrage des opérations, nous tendons vers une production record depuis la réhabilitation par le gouvernement de l’AIC », indique Mathieu Adjovi, président de l’Association interprofessionnelle du coton pour lever un coin de voile sur les motivations de la tournée qu’ils enclenchent avec le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche dans les départements de l’Atacora et de la Donga où la campagne cotonnière 2016-2017 promet. Comme l’admet le directeur général du Carder Atacora-Donga lors des différents points faits au cours du périple qui a conduit les membres de la mission conjointe AIC et du MAEP dans les zones de production de l’or blanc. Aussi bien à Natitingou et à Djougou où une restitution a été faite en présence des producteurs, des encadreurs et des différents acteurs de la filière coton, il a été reconnu certaines performances qui augurent d’un renouveau depuis le retour de l’Association interprofessionnelle du coton. Ces performances sont le fait de mesures incitatives dont le paiement à temps des fonds coton aux producteurs au titre de la campagne 2015-2016 par le gouvernement actuel, l’engouement des producteurs suite à la sensibilisation par une équipe conjointe composée de l’AIC, du MAEP et du CARDER, l’installation à bonne date des pluies qui a favorisé l’installation à temps des cultures dont le coton et la mise à disposition des intrants. Avec le concours de tous ces facteurs et les efforts conjugués des divers acteurs dont l’encadrement et des producteurs, il a été emblavé 93.639,20 hectares dans le département de l’Atacora contre 72.767ha la campagne écoulée, selon Amadou Barassounon Ali, directeur général du Carder Atacora-Donga. Il s’affiche alors un taux d’accroissement de 29%. La prévision étant de 94.225 hectares, le taux de réalisation est de 99,38%. Ainsi sur la base d’un rendement historique de 819,08kg/ha, la production attendue est de 79794,4378 tonnes de coton graine. Une embellie dont n’est nullement en reste le département de la Donga. Il a été emblavé 3.780,39 hectares dans le département de la Donga contre 1.502,22ha la campagne écoulée, apprend-on. Il s’affiche alors un taux d’accroissement de 152%. La prévision étant 6.100 hectares, le taux de réalisation est de 62%. D’où la production attendue de 3.096 tonnes de coton graine.

Pour une relance de l’or blanc

Quoique ces prévisions soient encourageantes du fait de la contribution de la filière au développement du pays, certains écueils restent à déplorer. Il s’agit entre autres de l’insuffisance des herbicides totaux et sélectifs et de l’engrais dans certaines coopératives villageoises. Toute chose appelant désormais à la mise en place à temps et en quantité des facteurs de commercialisation, la réfection des pistes coton très dégradées et des grands axes reliant les différentes communes, au payement des frais de prestations aux coopératives et à leurs faîtières. En somme, il a été souhaité un peu plus de soutien pour la relance de la filière cotonnière. Cette même filière qui, selon les maires de Natitingou et de Djougou, reste une source de revenus pour les producteurs. Une culture de rente qui a contribué à l’éducation et à la formation de bon nombre de cadres du pays. Si Antoine N’dah, maire de Natitingou, plaide pour plus d’encadrement des acteurs pour booster la production de l’or blanc dans une commune où les rendements sont peu reluisants du fait d’un manque de terres, son homologue de Djougou, Alassane Zoumarou, appelle à l’érection d’une usine d’égrenage du coton dans sa commune pour éviter les pertes lors du transport. Des défis que ne semblent pas perdre de vue Mathieu Adjovi, président de l’AIC et Abdoulaye Toko, secrétaire général du MAEP. Pour le premier, l’amélioration des rendements au niveau des exploitations passe par une intensification de la culture, l’assainissement de la filière à travers des réformes conséquentes et l’encadrement des acteurs.
La question du paiement des dettes des campagnes antérieures a été évoquée par le secrétaire général du MAEP pour rassurer les producteurs. Bien que les frais des campagnes antérieures et plus précisément ceux de la campagne 2015-2016 n’aient pas été totalement soldés avant le départ de l’ancien gouvernement, il est à constater que 35 milliards de francs CFA ont été payés par l’actuel gouvernement au titre des fonds coton dus aux producteurs.
Au titre des frais de marché et des diverses prestations des Organisations paysannes, 750 millions de francs CFA ont déjà été mobilisés sur les 919 millions francs CFA dus. Et à Abdoulaye Toko d’informer que les paiements vont démarrer dans les tout prochains jours. La différence, soit 180 millions sera payée avant le lancement de la commercialisation qui est prévu pour le 3 novembre prochain. Au titre du transport du coton graine de la même campagne, l’Etat reste devoir près de 2 milliards de francs CFA qui seront partiellement payés dans les prochaines semaines ¦

De la réfection des pistes rurales

L’état de dégradation des ouvrages de franchissement dans les départements de l’Atacora et de la Donga a été également au cœur des préoccupations lors des échanges avec les divers acteurs de la filière coton. Qu’il s’agisse des pistes rurales ou des grands axes, le constat est frappant avec des dégâts occasionnés par les dernières pluies enregistrées dans les départements. Outre la dégradation des pistes cotonnières et des ponts de franchissement dans la plupart des communes, l’état de décrépitude des grands axes desservant les bassins cotonniers semble compromettre le transport du coton graine. Il convient, selon les acteurs d’agir rapidement afin d’éviter que les produits de récoltes restent sous le bras des producteurs et que la commercialisation du coton graine ne devienne un casse–tête pour les cotonculteurs des zones desservies par ces pistes et ouvrages de franchissement. Loin de ces craintes, le secrétaire général ne s’est pas privé de relever les mesures à prendre dans les plus brefs délais.
«Les dispositions sont déjà prises pour que les pistes à réfectionner soient retenues de façon participative avec les producteurs, les maires et l’AIC, le MAEP et le ministère des Infrastructures et des Transports», note-t-il. Il sera question de donner la priorité à ces ouvrages et surtout de revoir le nombre de mètre linéaire à réfectionner en prenant en compte l’ampleur des dégâts causés par les pluies ¦


Kokouvi EKLOU A/R Atacora-Donga
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