Les directeurs des programmes nationaux de vaccination des pays de l’Afrique de l’Ouest sont en conclave, depuis mardi 11 octobre à Cotonou, pour développer et discuter des différents aspects en rapport avec le contexte actuel de vaccination en Afrique. Les travaux de cette rencontre qui permettra de faire des recommandations à l’endroit des pays pour les prochaines années prennent fin demain jeudi 13 octobre.
Grâce à la vaccination, des milliers d’enfants africains échappent à la mort. Cet exploit est le fruit de nombreux efforts déployés pendant plusieurs années par les gouvernements et les partenaires techniques et financiers.
Dans son témoignage, à l’ouverture des travaux de la réunion des directeurs nationaux des Programmes élargis de vaccination, le ministre de la Santé, Alassane Séidou a déclaré que « de nombreuses affections ont été maîtrisées depuis le développement et la mise en œuvre du programme élargi de vaccination dans les pays africains ». Cette maîtrise, selon lui, s’explique par un accès généralisé et accru à des vaccins qui jadis n’étaient pas accessibles à la population en général et aux enfants africains en particulier. En plus, les taux de couverture vaccinale sont à la hausse à travers le continent africain au cours de chaque quinquennat situé entre 1999 et 2014. Il a souligné que les vaccins ont eu une part majeure dans la réduction du taux de mortalité infantile en Afrique sub-saharienne qui a chuté de 54% de 1990 à 2015. Il n’est plus un secret, dit-il, que la polio a menacé l’avenir de millions d’enfants à travers l’Afrique. Aujourd’hui, grâce à des partenariats internationaux, des campagnes de vaccination bien conçues, et les efforts inlassables déployés par les agents de santé, les communautés locales et les gouvernements nationaux, la lutte contre la polio connait une avancée notable.
Pour Alassane Séidou, depuis des années, de nouveaux vaccins efficaces contre le pneumocoque et le rotavirus sont en cours de déploiement dans de nombreux pays africains. Ces réalisations sont le fruit des efforts des gouvernements appuyés par les partenaires dont GAVI. C’est ainsi que le programme de prévention du cancer du col de l’utérus chez les filles de 9 ans a démarré au Bénin depuis mai 2016 dans les zones sanitaires d’Abomey-Calavi, Sô-Ava, Djougou, Copargo et Ouaké et qui pourra être généralisé à tout le Bénin.
Malgré ces efforts et ces progrès, dit-il, l’accès universel à la vaccination, d’ici 2020, demeure largement insuffisant en Afrique.
Les défis à relever
La vaccination est l’une des interventions en santé publique et mise à échelle, elle garantit des résultats exceptionnels sur la santé des populations, notamment sur les enfants de moins de cinq ans et mieux celle de la mère. La vaccination est une intervention de choix qui offre le meilleur rapport où l’efficacité et dont l’impact sur la mortalité enfantine en contribuant chaque année à sauver des millions de vie.Entre 2000 et 2010, le nombre de décès annuel enregistré chez les enfants de moins de cinq ans a chuté. Selon de l’OMS de 9 600 000 en 2000 à 7 600 000 malgré l’augmentation chaque année du nombre de naissances.
Le représentant résident de l’OMS, Pierre Mpele Kilebu n’a pas manqué de souligner l’importance de cette rencontre qui, selon lui, est une opportunité de mise en commun, de partage et évaluation des programmes et de stratégies parce qu’il est temps que la vaccination soit effectivement un cadeau pour la vie pour chaque enfant en Afrique. Cette réunion se doit d’être aussi une plate-forme qui permet de célébrer les succès obtenus dans l’élargissement de la couverture vaccinale, d’étudier les stratégies susceptibles de régler les défis rencontrés. Elle permettra également de renforcer l’appropriation nationale en vue du financement domestique durable de la vaccination, et enfin de plaider pour que toutes les parties prenantes tiennent leur engagement à soutenir la demande de vaccination. Cette réunion est aussi malheureusement un moment spécial de reconnaitre que la stratégie « Atteindre chaque district sanitaire et chaque enfant » n’a pas produit les résultats escomptés.
Autrement dit, les programmes de vaccination restent encore des verticaux qui ne sont capables d’élever la couverture vaccinale au niveau recommandé par l’OMS. C’est pourquoi, cette réunion selon le représentant résident de l’OMS doit permettre de prendre des engagements concrets sans complaisance qui vont changer la situation?