Beaucoup de bruits dans la cité suite à cette décision du conseil des ministres du 5 octobre 2016, qui interdit toute manifestation aux associations estudiantines dans les quatre universités du pays. Pour la plupart des réactions, la décision est liberticide, anticonstitutionnelle et surprend plus d’un lorsqu’on sait que dans le rang des dirigeants actuels, nombreux sont-ils à défendre ou à bénéficier de ces libertés hier. Même si par ailleurs Patrice Talon et son équipe ont reçu quelques soutiens, il n’en demeure pas moins que la méthode a été remise en cause. Et, somme toute, le gouvernement a été interpellé.
La sortie médiatique de trois ministres hier, appuyés d’anciens responsables d’organisations estudiantines témoigne de ce que le gouvernement est à l’écoute de son peuple, et a pris la mesure de la situation. C’est un fait qui mérite d’être souligné et salué pourquoi pas. Oui, au regard des commentaires et de la tension qui enflaient, il fallait ce point de presse pour clarifier les motivations et les objectifs visés en prenant une telle décision.
Même si d’aucuns estiment que ces explications devraient précéder la décision, il faut, tout de même, croire que le chef de l’Etat a écouté les feedbacks de la communauté universitaires, de la société civile, de certains acteurs politique, sinon du peuple en général, en diluant son vin selon la lecture générale qui se faisait dans l’opinion. En effet, à en croire la Ministre en charge de l’enseignement supérieur, Marie Odile Attanasso, c’est seulement dans les universités que les activés sont interdites. Les organisations estudiantines peuvent manifester en dehors du cadre académique. On peut comprendre par-là, le souci du gouvernement à restaurer l’image du haut lieu du savoir pour permettre aux apprenants et enseignants d’étudier ou de travailler dans les conditions optimales. Bien que pertinente la décision, le Chef de l’Etat et de son équipe ont bien voulu tenir compte de sa sensibilité. Il s’agit ici de ne pas s’attirer l’impopularité. Comme l’a chanté Alpha Blondy, seuls les imbéciles ne changent et l’on peut avec lui se réjouir que le Président Talon ait fait l’essentiel pour à travers cette clarificationde ses collaborateurs ; une clarification qui vient modifier substantiellement la décision prise au conseil des ministres et lue par le ministre d’Etat Koupaki.
Bravo Talon ! Oui, bravo pour n’avoir pas tout de suite mis le pied sur l’accélérateur et foncé tête baissée, oreilles bouchées. Ce qui est aussi bien, c’est qu’au-delà de cette adresse au peuple, on a pu voir hier dans la salle du Novotel, les responsables d’étudiants concernés par la décision. Le plus important c’est de ne pas s’arrêter en si bon chemin, mais de continuer sur cette lancée en maintenant le dialogue et surtout associer les tous les acteurs possibles à cette question de redéfinition des mouvements d’étudiants sur le campus. Réciproquement, il y a cette quête de paix sur laquelle les étudiants doivent aussisurfer pour un retour à la normale de la situation. Le rayonnement de nos universités à l’international en dépend.
Worou BORO