Le régime de la Rupture ne compte pas faire établir la vérité sur le scandale du Programme pluriannuel d’appui au secteur Eau et Assainissement (Ppea-II). Les propos du ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence indiquent à suffisance que le président Talon n’est nullement préoccupé par cette affaire de corruption portant sur plusieurs milliards de francsCfa.
Le ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki a confirmé hier mercredi que la coopération entre le Bénin et les Pays-Bas a pris un nouveau départ. Un projet estimé à 6,2 milliards F Cfa devrait être exécuté prochainement. Ceci devrait être fait sans que la lumière ne soit faite sur le gros scandale de l’eau qui a entaché la gestion de l’ancien régime. Patrice Talon semble moins préoccupé par cette affaire de plusieurs milliards. « Le passé, il y a des gens qui le gèrent. Le futur du Bénin, il y a des gens qui s’en occupent. Nous sommes dans l’Exécutif. La justice est là pour ça. On avance», a déclaré Pascal Irénée Koupaki lors de son point de presse hebdomadaire. Il n’est point besoin de démontrer que le gouvernement estmoins intéressé par ce scandale et qu’il n’entend rien faire pour faciliter le dénouement de l’affaire qui a pourtant défrayé la chronique.Cette prise de position a étonné plus d’un tant Patrice Talon s’est engagé au cours de la campagne électorale de 2016 à lutter contre la corruption et l’impunité. Le gouvernement de la Rupture refuse d’évoquer ce dossier fumeux alors qu’il en a abordé d’autres comme celui portant sur la gestion de la filière des véhicules d’occasion au Bénin.Une politique de deux poids, deux mesures. Le gouvernement devrait attirer davantage l’attention de certains curieux concernés par ce dossier portant sur l’eau. Ce serait bien le contraire de l’effet escompté. En effet, sous le régime de la Refondation, plusieurs noms présentés comme des proches de l’actuel régime ont été cités dans le dossier Ppea II. Ces personnes identifiées auraient financé l’élection de certains députés désignés comme des barons de la Rupture.
Patrice Talon et son équipe avaient réellement l’occasion de demander à nouveau à l’Assemblée nationale la levée de l’immunité du député Barthélémy Kassa désigné comme un homme clé du scandale.
Le régime de la Rupture ne veut nullement l’inquiéter puisque les déclarations du ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence attestent que le ministre de la Justice ne fera rien pour faire accélérer les enquêtes lancées en 2015. Les milliards de francs Cfa détournés dans cette lugubre affaire ne seront peut-être jamais élucidés sous la gouvernance Talon. Le successeur de Yayi Boni banalise le scandale. La Rupture a ses priorités ou craint-elle d’être éclaboussée.
Mike MAHOUNA