« Au moins une personne meurt par jour dans la commune de Matéri, à cause de la prolifération et de la consommation abusive de l’alcool frelaté », s’est alarmé le maire de la commune de Matéri, Sambiéni Sorikoua, dans une interview accordée à l’ABP.
Pour le maire, il s’agit d’un crime contre l’humanité ou mieux d’un génocide contre sa population. « Si d’ici cinq ans rien n’est fait, on risque d’aller chercher les hommes d’ailleurs pour procréer avec nos femmes, parce que non seulement le produit tue, mais aussi et surtout il rend invalide sexuellement », a déploré le maire.
Cette boisson que l’autorité communale se refuse d’ailleurs d’appeler « Sodabi », car à l’en croire, contraire au vrai « Sodabi » qui se fabrique à l’aide des céréales telles que le maïs, le sorgho et le palmier à huile, elle se fait dans la région avec des produits chimiques et toxiques.
Selon le maire, le produit est devenu un vrai fonds de commerce et se fabrique partout dans la commune, d’où, soutient-il, sa prolifération et son accessibilité à tous. Le premier citoyen de la commune de Matéri va plus loin en soulignant que le vrai « Sodabi ne saurait se vendre à 400 francs Cfa le litre, comme c’est le cas.
« Au vu de tout cela et avec l’alerte donnée par le docteur Florent de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, faisant état de ce que chaque jour une personne meurt à cause de la cirrhose de foi, le conseil communal a décidé de prendre ses responsabilités », a expliqué le maire. Ainsi, a-t-il dit, une opération de saisine qui a permis déjà de saisir plus de 5 mille litres de ladite boisson a été lancée.
« Au-delà de cette disposition, nous avons décidé que tous ceux qui s’intéressent au commerce de l’alcool signent un contrat avec la mairie. Lequel contrat nous permettra de contrôler la qualité, la source de provenance et de connaitre même le fabriquant du désormais Sodabi qui sera commercialisé dans la commune », a martelé l’élu communal. Mais les contrebandiers, a-t-il laissé entendre, ne veulent pas se plier à cette décision et frappent à toutes les portes pour nous faire renoncer. « Mais jamais, nous irons jusqu’au bout », a rassuré le maire Sambiéni, avant de solliciter le soutien des autorités à divers niveaux dans cette lutte qui concerne également les communes de Tanguiéta, Cobly et Boukoumbé.
ABP/IM/TB