La nouvelle était tombée comme un couperet. Mathieu Kérékou, l’homme fort de la Révolution et ancien Président de la République du Bénin, venait de s’éteindre. C’était mercredi 14 octobre 2015. Ce jour était le dernier d’un séjour.
Les pages de l’homme se sont refermées, sa silhouette imposante affaiblie par l’âge est tombée dans l’oubli éternel. C’en était la fin, une fin définitive. Le Général Mathieu Kérékou vient de quitter la troupe. L’énigme Mathieu Kérékou y est restée jusque dans sa tombe. La postérité reste toujours orpheline de ce grand héritage enfouis depuis 1 an dans un passé irréversible. Le grand camarade de lutte, on en saura très peu. Mathieu Kérékou, on n’en saura jamais. Il s’agit de l’un des grands vides laissé par le personnage. Mais au-delà de ce vide, le Général a été l’un des artisans de la construction de l’édifice du Bénin. Ce pays tient son destin de ce tournent majeur de 1990 où le Général avait évité le bain de sang à un peuple au bord d’un chaos certain. Les adeptes de la violence étaient prêts pour les pires scénarii, mais le Général, en dépit de l’arsenal qu’il détenait, a montré la voie de la sagesse. Il a non seulement accepté les conclusions de la conférence, mais s’est retiré pour laisser le pouvoir sans effusion de sang. Le peuple en garde un très bon souvenir.
Le Général, c’était l’homme qu’il fallait en ce moment précis. L’histoire des peuples s’écrit avec des hommes. La plupart des chefs d’Etat en ces périodes l’ont écrit avec le sang de leurs fils et filles. Mathieu Kérékou a décidé, pendant le tournent de la conférence nationale, de l’écrire avec les plumes de la colombe. La paix n’est pas un vain mot, le Général a montré la voie. La grande leçon qu’on tire, c’est le détachement et la capacité à lâcher les choses lorsque la vie d’un seul compatriote est en jeu. Mathieu Kérékou, caméléon comme il aime qu’on l’appelle, a mis en terre une graine arrosée jusque-là en dépit des grandes remises en causes. L’héritage doit être préservé. Le Général a honoré sa part du contrat, au tour des prochains présidents de le faire. Inscrire son nom dans les annales de la paix, tel doit être le souhait de chaque locataire de la Marina.
HA