La Fédération béninoise de football a rencontré, lundi 17 octobre au siège de la Ligue de football professionnel à Cotonou, les présidents des Ligues régionales et les responsables des clubs engagés pour les championnats nationaux de Ligues 1, 2 et 3 dénommés Ligue Nasuba, saison 2016-2017. Avec eux, elle a voulu partager un certain nombre d’informations suite à une réunion avec le ministère des Sports et qui risque d’hypothéquer le démarrage des championnats annoncé pour mercredi 29 octobre prochain.
Le seul point inscrit à l'ordre du jour de la rencontre que le Comité exécutif de la FBF a eue avec les présidents des Ligues régionales et les présidents des clubs, a consisté à leur faire le point de la réunion avec le ministère des Sports, vendredi 14 octobre dernier. Une réunion qui, a indiqué le premier vice-président de la Fédération, Bruno Arthur Didavi, a eu lieu sous la présidence du directeur de cabinet du ministre Oswald homéky, en présence des représentants des camps Attolou et Augustin Ahouanvoébla et du président du Comité national olympique et sportif béninois, Julien Minavoa. C’était dans la droite ligne de la séance que le chef de l’Etat avait déjà eue avec eux, il y a quelques semaines. Il était question pour le ministère des Sports, selon le représentant de la Fédération, de leur soumettre un protocole d'accord retraçant la volonté du président de la République de voir les deux autres parties proposer chacune 3 membres, pour la mise en place d’un comité transitoire composé de 21 membres pour un mandat de 2 ans. Toutefois, il y a eu d’autres propositions comme la dislocation du bureau actuel afin de permettre aux trois parties de disposer chacune de 7 représentants. Un autre camp souhaite qu’en dehors de la présidence, que les autres postes de vice-présidents soient partagés.
« Pour le chef de l’Etat, le Comité exécutif élu reste entier. Le camp d’Augustin Ahouanvoébla et celui d’Attolou, proposent chacun 3 personnes. Il a souhaité que ce soit pour un mandat de 2 ans et qu’à l’international, que je m’emploie afin qu’il n’y ait pas de problèmes. Une proposition à laquelle j’ai adhéré totalement car partout où il y a la paix, il y a développement», a clarifié le président de la FBF, Moucharafou Anjorin, avant de rappeler qu’il dirige un Comité exécutif dont l’élection a été validée par la Fifa et la CAF. « Mais lorsque certains prétextent qu’ils ont un mandat en cours qui finit en 2017 et d’autres exigent une autre répartition des postes au sein du Comité exécutif, on se croirait alors à une époque médiévale », a-t-il insisté. Il a réaffirmé son accord avec la proposition du chef de l’Etat, Patrice Talon. « Je ne composerai pas avec ceux qui veulent déroger à cette décision. J’attendrai que le président de la République nous revienne et qu’il nous invite et nous dise ce qu’il pense. Mais tel que je le connais, il est un homme de parole qui n’acceptera pas qu’on remette en cause ce sur quoi, nous nous étions tous entendus», a laissé entendre le président Moucharafou Anjorin, tout en avertissant que nulle part dans les textes de la Fifa et de la CAF, il n’est prévu un bureau composé de 21 membres.
« Que voulez-vous que la FBF dise alors que les championnats nationaux de première, deuxième et troisième divisions, Ligue Nasuba, démarrent mercredi 29 octobre prochain, et pour l’organisation desquelles, elle a décroché auprès de LC2 International, un contrat de 1 000 000 de dollars chaque année et pour quatre ans, de minimum garanti. C’est à croire que nous ne sommes pas encore prêts pour jouer », a-t-il déploré. Très confiant, il a averti qu’il ne se laissera pas avoir par ceux qui ne veulent pas jouer. « Quand les acteurs commencent par jouer ensemble, on peut arriver à bout de tous les problèmes. Alors hypothéquer le démarrage de ces compétitions prévu pour mercredi 29 octobre prochain, ce serait regrettable pour le football béninois. Il n’y a que le chef de l’Etat seul qui puisse nous convaincre de ne pas démarrer. Et s’il le disait, vous comprenez que nous devons encore une fois lui faire confiance jusqu’au jour où il finisse par se rendre compte que ceux qui tirent sur la corde, ne veulent en réalité pas jouer parce qu’ils ne disposent plus des moyens pour le faire», a poursuivi le président de la Fédération.
Informés, les clubs ont décidé de prendre leur destin en mains. Ils entendent participer à tout prix aux différents championnats annoncés et pour lesquels ils affûtent déjà leurs armes. Pour ce faire, leurs responsables ont, pour se faire entendre, décidé de rencontrer le chef de l’Etat.
Maurille GNASSOUNOU