Editorial
Développement local et manipulations des écureuils
Publié le mercredi 19 octobre 2016 | Le Clairon
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Cela devient un véritable délire. Et parler de syndrome de destitution des maires est peu dire. Tout le monde veut être maire. Même si les conditions ne le permettent pas, on tente de forcer le destin sans aucune crainte du destin. A cet effet, on joue avec la loi, on manipule les gens, on fait résonner les espèces sonnantes et trébuchantes. Et tout ça pour être couronné maire d’une commune. Une quête effrénée du pouvoir qui transcende les régimes.
Par : Akkilou YACOUBOU
En effet, les régimes changent mais les actes demeurent. On l’avalait connu sous Yayi, la revoilà sous la Rupture où ses acteurs œuvrent par tous les moyens pour se hisser à la tête des mairies. Débauchage, manipulations des populations, soutien politique et braquage psychologique sont entre autres les moyes mis actuellement en branle pour déstabiliser les conseils communaux dans le pays. Aujourd’hui, Certains, forts de leur position proche du pouvoir en place, sont décidés à s’ériger en nouveau prince. Aujourd’hui, les choses se passent comme dans une fable. Un digne de Jean de la Fontaine qui enseignait Le loup et l’agneau que « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». En effet, c’est par la force qu’ils s’imposent aux autres. Et on est mis à contribution pour jouer, voire ridiculiser la loi. La preuve en est ce qui se passe avec la loi 2013-06 25 novembre 2013 portant code électoral en République du Bénin, qui est interprétée diversement. Aujourd’hui, on ne comprend plus ce code en son article 400 qui stipule : « Le maire et ses adjoints sont élus par le Conseil communal ou municipal en son sein, au scrutin uninominal secret et à la majorité absolue. Le candidat aux fonctions de maire est proposé par la liste ayant obtenu la majorité absolue des conseillers. » Or en son temps, il y a plus d’un an, c’est-à-dire aux sorties des urnes des municipales, cela était clair puisqu’il a permis l’élection des maires qu’on a sautés. Présentement, l’interprétation qu’on lui donne permet de renforcer la suprématie des nouveaux princes du régime de la rupture. Et même les hommes de droit se mélangent les pédales pour leur donner raison alors qu’ils sont en train de violer violemment la loi. Ce qui se comprend à travers la fable Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
En définitive, ce qui se passe sous le ciel béninois devient un véritable carrefour des fables de Jean de la fontaine. Et à l’allure où vont les choses, on se demande si chaque Béninois ne finira pas à avoir sa propre interprétation des lois. Surtout pourvu qu’il soit du côté des forts. Ce sont eux qui ont tous les pouvoirs en mains. Dans ce mélimélo, ce qui réjouit, c’est que « gbangban qu’ils ont créé là, ils vont prendre draaah » chante le reggaeman ivoirien Alpha Blondy. Alors, que la nature nous vienne en aide !
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