La crue de l’Ouémé fait des dégâts depuis quelques jours dans la commune de Zogbodomey. Les habitants de Domè et de Kpokissa dans la commune sont sous les eaux. Comme à son habitude depuis quelques années, le fleuve Ouémé est sorti de son lit pour envahir les champs, les maisons et le bétail. Ni champs, ni hameaux, ni bétail n’ont pu tenir tête à la furie des eaux qui ont tout emporté, laissant les sinistrés dans la détresse.
Ni champs, ni hameaux, ni bétail n’ont pu échapper à la furie des eaux du fleuve Ouémé qui est sorti de son lit. Les eaux ont tout emporté laissant les sinistrés dans la détresse. Cette inondation qui touche les localités de Kpokissa et de Domè dans la commune de Zogbodomey est causée par la montée du niveau du fleuve Ouémé. Le constat fait par les autorités locales révèle qu’à ce jour, le débordement du fleuve a déjà fait 4 161 sinistrés, soit 832 ménages et une superficie de 1 248 hectares de cultures détruites.
En effet, des habitations dans ces villages ont été emportées par les eaux. Un bilan à mi-parcours fait par la mairie permet de constater que 633 hectares de maïs, 278 hectares de manioc, 69 hectares de piment, 224 hectares de niébé et 44 hectares de riz sont touchées sur l’ensemble de la commune. En dehors de Domè et Kpokissa, il y a les localités de Massi, Akiza, Tanwé-Hessou et Zogbodomey-centre qui ont aussi reçu la visite des eaux, indique-t-on à la mairie de Zogbodomey.
Pour David Kingbè, instituteur à la retraite, les paysans des localités inondées n’ont jamais subi une telle perte. « L’inondation de cette année m’a fait perdre, plus de deux hectares de maïs sélectionnés», regrette-t-il. C’est aussi le cas de Jean Kounonso, paysan à Domè qui a subi lui aussi les affres des eaux. «Tout mon champ de manioc est inondé», confie-t-il.
Le groupement des riziculteurs de Djihizidè, dans l’arrondissement d’Akiza a été également victime de cette inondation. Les superficies rizicoles des membres de ce groupement ont été englouties.
A Kpokissa comme à Domè, la plupart des paysans touchés n’espèrent plus grand-chose des champs qui se retrouvent désormais sous l’eau. Les éleveurs de ces localités ne sont pas non plus épargnés. De leur côté, le bilan est aussi lourd. Il est dénombré 167 ovins, 120 caprins, 76 porcs et 293 volailles emportés par les eaux. Et les quelques têtes d’animaux encore en vie ont aussi du mal à retrouver le pâturage.
Face à l’ampleur du sinistre, les autorités locales font dans la limite de leurs moyens ce qu’il faut pour venir au secours des déplacés grâce à la sensibilisation sur les comportements à adopter dans une telle situation, notamment, les règles d’hygiène et sanitaires.
La gravité de la situation r2sulte du fait qu'il est impossible pour ces populations non seulement d'enterrer leurs morts mais aussi et surtout, de faire les cultures de contre-saison. Par conséquent, cette situation risque d’être prochainement la cause de plusieurs mois de disette. D'où l'urgence d'intervenir non seulement par rapport à un appui sanitaire mais aussi logistique et alimentaire du moment où certaines familles pourraient être déplacées.