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Sommet de l’Ua sur la sécurité maritime : Les pertinentes propositions de Reckya Madougou
Publié le jeudi 20 octobre 2016  |  Matin libre
Reckya
© Autre presse par DR
Reckya Madougou, Garde des Sceaux et porte Parole du Gouvernement




Les Chefs d’Etat de l’Union africaine (Ua) ont tenu le samedi 15 octobre dernier à Lomé un sommet sur la sécurité et la sûreté maritime.L’Expert international en Finance inclusive et développement, Reckya Madougou a présenté à l’occasion une riche communication sur les avantages de l’économie bleue pour la jeunesse africaine.

L’Ambassadrice Afrique UNITLIFE/ONU, Reckya Madougou a activement contribué aux travaux du dernier sommet qu’a accueilli Lomé. Sa communication intéressante qui avait comme thème : Economie bleue : avantages pour la jeunesse africaine », a retenu l’attention de plus d’un. Selon elle, l’économie bleue constitue un grand vivier d'emplois et d'auto emplois et mérite que les Etats africains y orientent leur jeunesse en termes de formation et qualification. «La jeunesse africaine a besoin d’une formation en lien avec les besoins des économies de nos pays. Par exemple, focalisé sur l’enseignement à destination de l’administration et du secteur public, le système universitaire accumule des effectifs dans les filières littéraires et les sciences humaines. Il ne favorise pas les filières courtes "professionnalisantes", les spécialités scientifiques et technologiques, ni les compétences à forte valeur ajoutée en savoirs et innovations nécessaires dans la compétition internationale », a-t-elle déclaré. Il est, soulignera-t-elle, essentiel de revoir les curricula de formation et de créer de nouveaux centres de formation technique, des pôles par pays, en offrant à la jeunesse des cycles d’études appropriés. Pour Reckya Madougou, il s’agit de fournir un accès à la formation spécialisée ou aux emplois des filières à haute intensité de main-d’œuvre. Ces centres éducatifs doivent être en phase avec l’économie bleue qui pourrait former par exemple des jeunes pour les plateformes offshore pétrolières ou gazières, des techniciens spécialisés dans le développement et l'installation des infrastructures relatives aux énergies renouvelables, des pêcheurs professionnels, des spécialistes de câble sous-marin.« La fibre optique est par ailleurs le moyen susceptible de nous offrir aujourd'hui un très haut débit internet, lequel pourrait favoriser les cours et stages à distance, telle la telemedicineetc.). Il serait à propos d'indiquer, qu'outre l'économie verte (agriculture moderne et durable), l'économie bleue et l'économie numérique représentent l'avenir de l'Afrique». A l’entendre, la trentaine de filières liées à l’économie bleue peuvent accueillir une part importante de la ressource humaine africaine sous-employée. Elle citera entre autres la pêche professionnelle, l’aquaculture, la mariculture, la cosmétique, la génétique, l’exploitation minière sous-marine, les énergies renouvelables, les récoltes de sel, l’extraction côtière de sable et de gravier, le transport maritime et les services dérivés, la construction et la réparation navale, le transport fluvial, l'industrie touristique et les loisirs, les métiers de protection de l’environnement. Il est donc indispensable, a soutenu l’Ambassadrice, d’adopter des politiques nationales et régionales favorables à l’économie bleue (la récente Charte de Lomé en est une belle illustration), de créer des établissements de formation et d’enseignement dans le but de fournir des ressources humaines qualifiées aux différents domaines de l'économie bleue, d’introduire dans nos universités des filières se rapportant à l'économie bleue, de faciliter l’insertion des jeunes dans tous les sous-secteurs de l’économie bleue par la sensibilisation et circonscrire les cadres juridique, règlementaire et institutionnel.

Enrayer la pêche illicite

L’ancienne ministre Madougou insistera aussi sur la pêche illicite. «Les pratiques opaques de pêche conduisent au pillage des océans de l’Afrique. La surpêche a même atteint des niveaux préoccupants en Afrique (50% pour l’Afrique de l’Ouest) et la pêche illégale fait perdre à l’Afrique de l’Ouest 1,3 milliard de dollar par an», a-t-elle fait remarquer. Pour elle, il faut que « des réactions collectives soient mises en place à l’échelle mondiale et africaine pour mettre fin à la pêche illicite». «Les pays industrialisés doivent cesser de financer le pillage. En effet, les pays industrialisés versent 27 milliards de dollars US par an sous forme de subventions au carburant, d’assurances, à ceux qui épuisent les ressources des océans». L’autre solution qu’a proposée Reckya Madougou, c’est l’élaboration au niveau des Etats d’un programme de développement de l’économie bleue. Ledit programme peut être réalisé selon elle en 7 étapes à savoir la définition du programme et sensibilisation, la coordination pour la formulation de la politique nationale de l’économie bleue, l’engagement d’un processus inclusif de formulation de la politique de l'économie bleue, l’identification des sous-secteurs prioritaires, la conception de la politique de l’économie bleue, la mise en œuvre séquentielle de la politique ainsi que le suivi et l’évaluation. L’Ambassadrice Afrique UNITLIFE/ONU avait travaillé dans l’un des deux panels de haut niveau constitués lors de la rencontre de Lomé.

Mike MAHOUNA

Quelques chiffres clés

• L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que l’énergie renouvelable des océans pourrait satisfaire 400 % de la demande mondiale actuelle d’électricité ;
• 38 des 54 pays que compte l’Afrique sont des États côtiers ;
• Plus de 90 % des importations et des exportations africaines transitent par la mer ;
• Les eaux territoriales sous juridiction africaine totalisent quelque 13 millions de kilomètres carrés ;
• Le plateau continental s’étend sur environ 6,5 millions de km² ;
• L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que le poisson apporte à 4.2 milliards d’individus plus de 15 % des protéines animales qu’ils consomment ;
• La pêche illégale fait perdre 1,3 milliard de dollars par an à la seule région de l’Afrique de l’Ouest
• La surpêche a atteint 30% au niveau mondial et 50% en Afrique de l’Ouest.
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