Le ministre béninois du cadre vie et de développement durable José Tonato a animé vendredi dernier un point de presse au siège de son ministère à Cotonou. Deux points étaient à l’ordre du jour : le constat de la nullité des ventes effectuées sur le domaine privé immobilier de l’état en violation
de la loi 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier domanial, et la présentation des conclusions des travaux de la commission interministérielle chargée de l’inspection des conteneurs de produits forestiers au Port de Cotonou en vue de la détection des cargaisons des
bois brut en attente d’exportation.
C’est la décision du Conseil des ministres du mercredi dernier que l’orateur a choisi expliquer en premier. D’après José TONATO, l’effectivité de la nullité entraîne la définition de mécanismes et de modalités opérationnelles en vue de la réintégration des biens, objet de transactions illégales dans le patrimoine immobilier de l’Etat. Ces modalités, poursuit-t-il « pourront permettre une régularisation des transactions effectuées par, entre autres, le remboursement des manques à gagner à l’Etat. A cet effet, il est demandé au Ministre de l’Economie et des Finances et au ministre du
Cadre de vie et du Développement Durable, de rendre les dispositions nécessaires en vue de faire cesser tous les travaux et toute exploitation en cours sur les périmètres concernés. »
Exportation du bois…
Le ministre du cadre de vie a révélé que 90% des conteneurs inspectés au Port étaient chargés de bois brut. Ce qui, dira-t-il, témoigne de la fausseté des déclarations jadis faites sur ce sujet et laisse penser que l’Etat béninois est incapable de protéger l’environnement. En effet, la découverte de ces conteneurs de bois brut intervient alors que le premier Conseil des ministres du gouvernement Talon a interdit leur exportation en attendant la prise de mesures garantissant une meilleure
gestion des ressources naturelles du pays. De façon spécifique, la commission a fait sept (7) constats:
« -L’embarquement de cinq cent trente-six (536) conteneurs dans la période du 13 avril 2016, date de la suspension, par le conseil des ministres, au 2 mai 2016, date de prise de la note circulaire portant
interdiction d’embarquement de conteneurs de bois, par divers armateurs opérant au Port Autonome de Cotonou ;
-l’absence de manuel de procédures pour le suivi et le contrôle de conformité des cargaisons de bois au niveau de la Direction générale en charge des forêts ;
– la non précision du volume de bois exportable dans les avis techniques soumis à l’appréciation de la commission ;
-la pose de cachets sur des copies de cartes périmées pour une prorogation illimitée ;
-le taux élevé de conteneurs inspectés objet de fausses déclarations sur la nature et/ou le volume du produit chargé ;
-la péremption des cartes d’importateurs et des cartes professionnelles
;
-l’utilisation de cartes professionnelles appartenant à autrui. »
Suite au rapport de la commission chargée de l’inspection des conteneurs de produits forestiers en vue de la détection des cargaisons des bois bruts en attente d’exportation au Port de Cotonou, José Tonato s’est vu confié la mission de veiller à la mise à disposition de l’administration des eaux, forêts et chasse des conteneurs de bois en cause ; la revue du dispositif de vérification des conteneurs des produits destinés à l’exportation. Le ministère devra, en outre, s’assurer du démarrage des réformes nécessaires à l’assainissement du secteur, la sécurisation des outils de contrôle de l’exploitation en vue de la protection effective des ressources forestières nationales.
Florice SEDA