Groupe pédagogique disposant de six (06) cours sans salle de classe, le complexe scolaire de Yadikparou/C est l’un des cas alarmants révélés par l’état des lieux réalisé dans le cadre du Suivi d’impact local participatif (SILP) effectué dans la commune de Banikoara dans la période du 29 août au 2 septembre 2016. Dans ce groupe pédagogique de six cours, il n’existe aucune salle de classe. Les cours se déroulent en plein air sous des arbres.
Cet établissement ne dispose que d’un enseignant Agent permanent de l’Etat qu’est le directeur, d’un agent contractuel de l’Etat, de deux enseignants communautaires et des stagiaires. Outre la pénurie d’enseignants, l’EPP Yadikparou/C est confrontée à l’insuffisance de manuels scolaires étant donné que le ratio est d’un (01) manuel pour cinq (05) élèves.
Les résultats obtenus au cours de l’année scolaire 2015-2016 ont donné un taux de redoublement de 40,92% (133 redoublants sur un effectif de 325 élèves) contre 10,29% (35 redoublants sur un effectif de 340 élèves) au cours de l’année 2014-2015 d’une part, et un taux de réussite au CEP de 30,43% (14 admis sur 40 inscrits) en 2016 contre un taux de réussite de 97,56% en 2015 (40 admis sur 41 inscrits) d’autre part.
Au regard de l’état des lieux à l’EPP Yadikparou/C, il importe que les autorités communales qui ont la charge de la construction, de l'équipement et des réparations des établissements publics de l'enseignement primaire et maternel comme le stipule l’article 97 de la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin prennent leurs responsabilités afin de garantir aux enfants de la commune leur droit à une instruction de qualité. Ainsi, les soutiens matériel, humain et financier à l’EPP Yadikparou/C et d’autres écoles en situation précaire sont-ils vivement attendus ainsi que ceux de généreux donateurs. Le souhait étant que tous les enfants étudient dans de meilleures conditions pour assurer un développement harmonieux et équilibré du capital humain du Bénin.
Résultats du SILP dans le secteur de l’éducation primaire dans les 14 communes du Borgou et de l’Alibori
Etant l’un des piliers de la bonne gouvernance, la redevabilité se définit au sens large par le fait de demander des comptes aux détenteurs de pouvoirs (individus, élus ou des organisations) sur leurs performances, celles-ci étant mesurées par des moyens aussi objectifs que possibles.
Ainsi, de la mise en œuvre du Suivi d’impact local participatif (SILP) qui s’est focalisé sur les écoles ayant obtenu les plus faibles taux de réussite au CEP dans les 14 communes des départements du Borgou et de l’Alibori (zones d’intervention du programme Redevabilité), il ressort au cours de la phase d’évaluation communautaire les problèmes suivants soulevés par les principaux acteurs du secteur de l’éducation primaire au niveau local que sont les Associations des parents d’élèves (APE), la circonscription scolaire, les enseignants, les autorités communales, villageoises et les organisations de la société civile :
- l’insuffisance de salles de classes ;
- le déroulement des cours dans les salles en matériaux précaires avec des tables et bancs en nombre insuffisant ;
- l’insuffisance du personnel enseignant par école (01 enseignant pour 02 classes) ;
- le mécanisme de classes multigrades ;
- l’utilisation des enseignants stagiaires comme enseignants principaux sans superviseur ;
- le mauvais fonctionnement des APE ;
- l’absence de suivi des enfants par leurs parents ;
- l’arrivée tardive des subventions de l’Etat ;
- les affectations tardives des enseignants en pleine année scolaire ;
- l’insuffisance des manuels scolaires (01 manuel pour 02 ou 03 enfants) ;
- l’absence d’un système d’archivage des données relatives aux écoles primaires dans certaines circonscriptions scolaires et écoles primaires.
Le relèvement de ces défis donnerait un meilleur visage à l’école afin que le Bénin retrouve son ancien titre de Quartier latin ¦
Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori