Le Bénin inaugure avec la France, la Côte d’Ivoire et la République tchèque un nouveau round en matière de coopération. Vendredi 21 octobre dernier au palais de la Marina, les nouveaux ambassadeurs de ces trois pays ont présenté au président de la République, Patrice Guillaume Athanase Talon, leurs lettres de créance au Bénin.
Le Bénin est assez connu de Véronique Brumeaux, nouvelle ambassadrice de la France. De 1997 à 2000, elle avait déjà servi en qualité de Conseillère culturelle à l’ambassade dont elle prend officiellement les rênes à la suite de la présentation au chef de l’Etat de ses lettres de créance. Sous l’ère Brumeaux, le Bénin entretiendra avec la France des relations dynamiques. C’est sous ce signe, confie-t-elle au sortir de l’audience avec le président de la République, qu’elle place son mandat à Cotonou. «Notre coopération est importante parce qu’elle se dirige dans le cadre des relations bilatérales des priorités qui sont définies par le gouvernement et elle vise les populations et les jeunes notamment à travers des projets qui sont conduits avec des experts. Elle est également une coopération qui est diffuse dans le pays à travers une coopération décentralisée», souligne Véronique Brumeaux. Le Bénin, elle dit le retrouver «avec grand plaisir» parce que c’est un pays qu’elle «apprécie beaucoup» et avec lequel son pays la France a une «excellente» coopération.
«Nous allons tenir prochainement les assises de la coopération décentralisée très vivante entre des villes françaises et des régions et des villes du Bénin», a aussi annoncé la diplomate française. Avant de rallier Cotonou, son nouveau poste, Véronique Brumeaux, titulaire d’une Maîtrise ès-lettres d’enseignement (Histoire) et d’un Diplôme d’études approfondies en géographie économique a été ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Podgorica au Monténégro de septembre 2013 à juillet 2016. Conseillère des affaires étrangères hors classe, elle a aussi assumé de hautes responsabilités diplomatiques en Albanie et au Liban, de même que dans son pays depuis 1982.
Bernard Koutoua Ehui est désormais le nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Côte d’Ivoire près le Bénin avec résidence à Accra. Sa priorité, travailler davantage dans le sens de la construction de l’intégration régionale, du renforcement du corridor Abidjan-Lagos pour faciliter et accélérer le déplacement des personnes et des biens. «Nos deux pays ont de vieilles relations. En tant qu’ambassadeur, mon rôle consistera à les renforcer. Mon travail s’en trouve facilité quand on considère les relations entre les deux pays. Mais nous tacherons de les approfondir et de poser des actes dans le cadre de l’approfondissement des relations sous-régionales», souligne le diplomate ivoirien. Fier de reprendre le flambeau pour la poursuite des relations qu’il estime «vieilles, anciennes et solides» entre les deux pays, depuis le Conseil de l’Entente, organisation sous-régionale d’intégration la plus ancienne créée par les présidents Hubert Maga et Félix Houphouët-Boigny, le nouvel ambassadeur projette déjà pour les prochains jours, «le bilan du comité de suivi de la troisième commission mixte Côte d’Ivoire-Bénin qui s’est tenue à Cotonou en mai 2014 afin de préparer la quatrième session qui, elle, se tiendra en Côte d’Ivoire». Titulaire d’un Dess en Sciences politiques depuis 1977, Bernard Koutoua Ehui a été élu député de 1985 à 1990. En 1995, il retrouve à nouveau son siège de parlementaire. Secrétaire d’Etat au plan et à l’industrie de 1981 à 1983, ministre de l’Industrie de 1983 à 1988, ministre de la Jeunesse et des Sports de 1988 à 1989, il a également occupé de nombreuses autres fonctions dans l’arène politique en Côte d’Ivoire. Sa mission à Cotonou, l’ambassadeur Bernard Koutoua Ehui l’entrevoit aisée en raison de la forte estime que se vouent les présidents béninois et ivoirien.
Renforcement de l’axe Cotonou-Prague
Avec Pavel Mikes, le président Patrice Talon trouve du répondant pour ses ambitions d’industrialisation du Bénin. En plus de travailler pour le renforcement de l’axe Cotonou-Prague, le nouvel ambassadeur de la République tchèque au Bénin, avec résidence à Abuja, met un point d’honneur à la coopération dans les domaines de l’économie et l’industrie. «La République tchèque est un pays très industrialisé. Nous avons des relations traditionnelles avec le Bénin. Beaucoup d’étudiants béninois ont étudié chez nous et il y a beaucoup de produits tchèques au Bénin. Mais nous aurons encore plus de coopération avec la relance économique qu’envisage le président Patrice Talon. On voudrait vous accompagner dans cette relance et contribuer au développement de l’économie béninoise et augmenter le volume des transactions entre les deux pays», indique-t-il. L’agriculture ne sera pas du reste, mentionne également le diplomate tchèque qui ne manque pas d’admiration pour la position économique du Bénin. «Pour nous, le Bénin, à travers le port de Cotonou est une porte ouverte sur la région et son rôle devient de plus en plus important. Le pays a une monnaie stable, de bons infrastructures qui vont sans doute s’améliorer avec le mandat du président Talon», souligne aussi Pavel Mikes. Le pays, note-t-il enfin, «peut profiter de sa position et de la qualité de ses hommes d’affaires, de ses citoyens, de ses infrastructures pour se développer». Sur chacun de ses chantiers, la République tchèque, a-t-il annoncé, se positionne comme un partenaire stratégique et souhaite accompagner cette dynamique. Auteur de publications sur l’histoire et la sagesse traditionnelle africaine, diplômé en histoire africaine, il a entamé sa carrière dans la sphère diplomatique depuis 1999 au ministère des Affaires étrangères de son pays.
Josué F. MEHOUENOU