Par : Mathieu DAHANDE
La police dont le rôle est de protéger les populations est désormais remontée contre elles. On dirait même que ce sont les Béninois qui leur ont refusé de poser leurs traditionnelles barrières sur les axes routiers. Partout dans les grandes villes, les gens sont maintenant interpelés pour des infractions créées de toute pièce ou difficiles à prouver. L’une de ces infractions qui arrangent ces forces de sécurité paramilitaires est le non-respect des feux de signalisation. Comment peut-on démontrer cela? Bien malin qui peut répondre à cette question. C’est alors la parole du policier contre celle du civil et dans ce cas, nos policiers font peser leur uniforme dans la balance pour faire payer quelque chose aux populations officiellement ou officieusement. Cette situation fait qu’aujourd’hui les Béninois ne font plus confiance à la police. Il se chante un peu partout qu’ils sont à mille francs près et c’est à la recherche de cela qu’ils occupent les carrefours et autres points stratégiques dans nos villes. Leur promptitude à réagir devant des scènes de braquage serait très faible vis-à-vis de leur engagement à rançonner selon les populations béninoises. Le phénomène est encore plus criard lorsque l’on se retrouve dans des coins un plus reculés de Cotonou centre. Malheureusement, c’est difficile à prouver devant l’organe de lutte contre la corruption et autres infractions connexes où alors les gens ont peur d’affronter les hommes en uniforme, soit par respect pour la loi, soit par peur de subir des représailles d’une police qui sème la terreur dans le pays. Certes, si quelqu’un tombe sous le coup de la loi, il faut la lui appliquer en toute impartialité mais qu’on crée des fautes pour les gens afin d’arrondir sa journée, c’est ce que dénoncent les populations. Le directeur général de la police nationale doit prendre ses responsabilités pour que renaisse la confiance entre les Béninois et leur police.