Sophie Adonon est une Béninoise vivant en France depuis des décennies et qui sadonne, depuis quelques années, à la littérature. Bien qu’éloignée, elle reste intimement attachée à sa terre et ne cesse den parler dans ses œuvres. Après une dizaine de romans, dont Une poignée de gombos, qui est entrée au programme dans lenseignement au Bénin, Sophie Adonon publie, en juillet 2016, Assouka, une pièce de théâtre en alexandrins, aux éditions Savane, à Cotonou. Elle nous offre cet entretien, en prélude à sa tournée nationale, qui débutera dans quelques jours.
Bonjour Sophie Adonon. Comment se sent-on quand on est l’auteur d’une dizaine de livres ?
Bonjour, auteur d’une dizaine de romans, je n’ai qu’une envie : me surpasser. Je suis loin de me reposer sur mes lauriers. Je ne réalise pas non plus avoir atteint ce nombre de parutions. C’est rassurant, et cela me pousse à travailler davantage.
Dans vos œuvres, vous ne cessez de revendiquer votre attachement à vos racines béninoises. Comment expliquez-vous cela, malgré une trentaine d’années passées en terre étrangère ?
Ce sont mes racines qui se rappellent à mon bon souvenir. Un lien inexplicable nous lie à tel point que lorsque je saisis mon stylo pour créer mon canevas, sans même m’en apercevoir, je me retrouve au Bénin. C’est mystérieux, ou c’est tout simplement de l’amour patriotique.
On vous retrouve, après des romans et un essai-documentaire, au théâtre. Et de surcroît, une pièce versifiée. Comment s’est faite cette mue, et pensez-vous que les lecteurs d’aujourd’hui sont à l’aise en lisant une pièce versifiée ?
J’ai cette facilité de pouvoir m’essayer à tous les genres littéraires. C’est une chance d’être éclectique. Les vrais littéraires sauront accueillir avec aisance mon opus en alexandrins Assouka, mon plus grand défi littéraire.
Une nouvelle tombée depuis quelques semaines, votre élévation en tant qu’auteur inscrit au programme scolaire au Bénin. Comment cela s’est-il fait ? Et comment vous sentez-vous désormais en tant que première femme étudiée dans les lycées et collèges du Bénin ?
Une nouvelle inouïe que mon élévation au rang des auteurs dont l’ouvrage est au programme. J’en suis très surprise, positivement bouleversée et vraiment reconnaissante envers tous ceux qui ont contribué à cette consécration. Je leur dis merci. Être la première femme à ouvrir la voie est à la fois une fierté et une responsabilité que je me sens prête à assumer afin de réconcilier une pléthore d’apprenants avec la lecture et le français. J’ai ouvert la brèche dans laquelle d’autres femmes béninoises vont s’engouffrer.
On se désole de la quasi-inexistence de femme dans la littérature béninoise écrite en langue française. On lit presque toujours les mêmes, et toutes n’offrent pas tout le temps la qualité. Quel est votre point de vue sur le sujet ?
Les femmes du Bénin s’adonnent de plus en plus à l’écriture. Il appartient alors aux maisons d’édition locales de faire preuve d’exigence dans leur sélection pour publier des ouvrages de qualité. Si la qualité est privilégiée, on verra davantage de femmes dans la littérature béninoise. Tout espoir est encore permis.
Merci Sophie Adonon
Merci de m’avoir accordé cette tribune.
Réalisé par : Rodrigue Atchaoué