Il y aura en tout et pour tout, six centres de composition pour l’ensemble des douze départements. Exactement comme si rien n’avait changé à la cartographie administrative d’il y a environ six mois. Les candidats des Collines à ce tout premier concours de recrutement sous la rupture, devront s’armer de courage et faire le périple habituel. Idem pour ceux de l’Alibori, de l’Atlantique, du Couffo de la Donga ou du Plateau. Et comme à l’accoutumée, ce sera Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Lokossa, Abomey et Natitingou qui vont abriter les compositions. Et il n’en faudra pas plus pour susciter de part et d’autre, colère et indignation. Dans les nouveaux chefs-lieux de départements, l’enthousiasme a tôt fait de céder à la déception chez les populations bien pressées d’en finir avec certaines difficultés alors occasionnées par cette situation. Ils sont nombreux dans ces conditions, à souffrir le martyre, bien obligés de parcourir des centaines de kilomètres, avec tous les risques que cela comporte, rien que pour atteindre leur centre de composition. Et une fois sur place, dormir à la belle étoile est la seule perspective qui s’offre à plus d’un. Ce sont autant de peines et de souffrances que ces populations voyaient conjuguées au passé à l’annonce des nouveaux chefs-lieux de département. On s’imagine alors leur désillusion de savoir que les choses ne bougeront pas d’un iota. Pas cette fois en tout cas. Voilà donc qui apporte de l’eau au moulin de ceux qui avaient en son temps vu en la désignation des chefs-lieux de département un acte purement politique.
Naguib ALAGBE