(Elèves et enseignants molestés)
Le collectif des enseignants de la Commune de Houéyogbé a effectivement mis en exécution sa menace en organisant une marche de protestation contre le commandant de la brigade de Gendarmerie de la Commune, Samuel Akogbéto. Malheureusement, la manifestation qui a eu lieu hier jeudi 27 octobre 2016, a tourné au vinaigre faisant 5 blessés et des dégâts importants. Des manifestants ont été arrêtés.
La marche de protestation des populations de Houéyogbé contre le commandant de la brigade de gendarmerie a dégénéré en affrontement sanglant. Bilan : 5 blessés, des arrestations dans le rang des populations et des dégâts matériels importants. La marche de protestation a été organisée par le collectif des enseignants de la Commune de Houéyogbé, à la suite d’un traitement jugé dégradant à l’endroit de Hyacinthe Kocou, directeur du collège d’enseignement de la commune, par les éléments de la brigade. En effet, les enseignants de Houéyogbé, soutenus par des élèves et une frange de la population, avaient à peine entamé la marche quand les éléments de la brigade ont commencé par lancer du gaz lacrymogène. A en croire le président du collectif, Honoré Viho, c’est en voulant faire sortir un des véhicules de la gendarmerie que les éléments de la brigade ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule afin que le véhicule puisse se frayer un chemin. L’usage de ce moyen de dissuasion a provoqué la réaction des élèves, et de certains jeunes qui ont riposté à l’aide de projectiles. C’est le début des échauffourées. La réplique des forces de sécurité ne s’est pas fait attendre. Ils ont identifié et pourchassé quelques meneurs qui ont été arrêtés. Certains ont essuyé les bastonnades des hommes en uniforme. « Au lancement du gaz lacrymogène, nous avons commencé par courir dans tous les sens. Certains escaladaient même les murs pour chercher un refuge », a témoigné Wilfrid Houétin, un des manifestants. Dans la foulée, a fait savoir le président du collectif, cinq personnes ont été arrêtées. « Il y a un professeur qui a été pourchassé jusque dans un bureau de la mairie. Il y a un autre qui a reçu au pied des projectiles et un couturier qui a été molesté. En dehors de ces personnes, deux élèves ont été maltraités, interpellés et placés en garde à vue », a renchéri Judicaël Tchiki, le président adjoint du collectif.
L’intervention du maire et du préfet a payé
La tension était, selon les manifestants, très vive quand le maire de la commune, Cyriaque Domingo, a fait son apparition. Automatiquement, il s’est dirigé vers la gendarmerie sous les ovations des populations. Il a rencontré alors les 5 personnes arrêtées et le commandant de la brigade. Il a discuté avec eux et a demandé au Commandant de les libérer. « Je veux la paix. La meilleure manière de régler le problème, c’est de libérer les jeunes qui sont arrêtés, Monsieur le commandant. Libérez-les. Faites le point des dégâts. Il faut que les mis en cause soient écoutés », a-t-il recommandé. Alors, le commandant de la brigade a ordonné que ses éléments libèrent les meneurs de trouble et les conduisent à l’hôpital. Après cela, le maire de Houéyogbé, le commandant de la brigade, le commandant de la compagnie de Lokossa, le capitaine Géneviève Fagnimon, le commandant de groupement centre d’Abomey, le lieutenant-colonel André Okoundé, le préfet du Mono, Komlan, Sèdzro Senan et le Directeur départemental de la police ont tenu une réunion de crise à la mairie. Par ailleurs, les événements de ces derniers jours ont coûté au Cb son poste.
Claude Ahovè
(Br Mono-Couffo)
Komlan Sènan Sèdzro, préfet du Mono: « Le Cb a été relevé de ses fonctions »
« Lorsque les manifestants sont arrivés au niveau de la Gendarmerie de Houéyogbé, ils se sont mis à jeter des pierres sur eux. Ne pouvant plus contenir la situation, les gendarmes étaient obligés de riposter par jet de gaz lacrymogène et procéder à des arrestations. Au finish, on peut dire que la marche a dégénéré. Mais les gendarmes et les policiers ont fait preuve de professionnalisme sinon il aurait eu des morts. Cela n’a pas été le cas. A la suite de la situation, on a rencontré les professeurs et certains d’entre eux ont avoué qu’ils avaient lancé des pierres. On a aussi rencontré des élèves qui réclamaient le départ du commandant de brigade. Avec le soutien du commandant de compagnie de Lokossa, nous avons demandé qu’on libère tous ceux qui étaient arrêtés. A l’heure où je parle, nous avons eu la confirmation, que le Cb en question a été relevé de ses fonctions. Donc la hiérarchie nous a écouté et a relevé de ses fonctions, le commandant de brigade. Le commandant de groupement centre est également venu nous confirmer l’information et procéder au remplacement du commandant de brigade ».
Propos recueillis par CA (Br Mono-Couffo)