Patrice Talon a réussi une nouvelle fois à imposer son homme de main à la présidence de la commission des lois de l’Assemblée nationale. Après avoir nommé l’ex occupant au gouvernement en qualité de ministre de la justice, le chef de l’Etat qui se veut réformateur avait besoin que ce poste soit occupé par un de ses hommes de main. Plusieurs noms avaient circulé à cet effet depuis la nomination de Joseph Djogbénou au gouvernement. Antoine Kolawolé Idji, Orden Alladatin, Abdoulaye Gounou notamment s’étaient fait annoncer pour prendre les rênes de cette commission incontournable à l’Assemblée nationale. Visiblement, Patrice Talon ne l’entendait pas de cette oreille. Il a dû faire appel à un des hommes de son écurie, Alexis Agbélessessi, magistrat de son état, précédemment deuxième secrétaire parlementaire. Celui-ci, selon un accord conclu sans doute avec le chef de l’Etat a accepté perdre en grade au parlement en démissionnant du bureau pour se retrouver à la commission des lois.
Fort heureusement, le risque a payé et il préside désormais cette commission qui a du prix aux yeux du chef de l’Etat. Si ce dernier a tenu à faire élire à ce poste, un de ses hommes de confiance, c’est pour s’assurer que des blocages ne puissent mettre à mal son projet de réforme constitutionnelle. Boni Yayi en sait quelque chose, car il a dû renoncer à ce projet à cause de l’opposition de Me Hélène Aholou Kèkè, qui dirigeait alors la commission des lois. Patrice Talon, fin connaisseur de la politique béninoise et de ses animateurs a préféré mettre toutes les chances de son côté. Orden Alladatin le suppléant de Joseph Djogbénou qui a aussi été élu au sein de cette commission en qualité de premier rapporteur renforce ses chances. La vice-présidence assurée par Abdoulaye Gounou, qui l’a rejoint au second tour de la présidentielle du fait du ralliement de Sébastien Ajavon à sa cause, est aussi un facteur de satisfaction pour Patrice Talon. A présent, il a les clés de la commission des lois en main. Le reste appartient à la plénière qui en son temps sera appelée à valider le rapport de la commission sur le projet de réforme constitutionnelle. C’est une autre bataille qui s’annonce. Mais pour l’instant, le chef de l’Etat peut se délecter de cette victoire d’étape.
Moïse DOSSOUMOU