Par Présentation
Le PDG de CAJAF-COMON, Sébastien AJAVON, candidat arrivé en 3ème position à la dernière présidentielle et partie prenante du gouvernement actuel est arrêté et détenu dans les locaux de la Brigade territoriale de Gendarmerie depuis le vendredi 28 octobre 2016.
Suite à la découverte d’une quantité de 18 Kg de « cocaïne pure » à la « lisière » du conteneur de 2600 cartons de gésiers de dinde en provenance du Brésil et destinée à la société Cajaf-Comon, trois (3) salariés de ladite société sont arrêtés et gardés à vue par les éléments de la Compagnie de Gendarmerie maritime. Dès lors, le PDG prépare et tient une conférence de presse ce vendredi 28 à partir de 17 heures. Sébastien AJAVON dénonce un complot politique contre sa personne et, tout en clamant sa foi en la justice de son pays, réclame une enquête rapide et impartiale. Des hommes en uniforme envahissent la salle de conférence de l’hôtel ou se tenait la conférence de presse tant et si bien que dès la fin de celle-ci, vers 18 heures, Sébastien AJAVON est lui-même interpellé et amené. Il sera conduit d’abord dans les locaux de l’OCERTID qui, après plusieurs heures, s’est refusé à prendre en charge l’audition du « prévenu ». Ainsi dans la nuit profonde du 28 au 29 octobre, il sera transféré à la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Cotonou où il sera gardé jusqu’à ce jour.
Selon les déclarations de la Compagnie de Gendarmerie maritime, l’information leur aurait été transmise dans la nuit du 27 au 28 octobre 2016 par le canal de la DSLD et leur aurait permis d’identifier un conteneur qui contiendrait une quantité importante de drogue : « Nous avons procédé, déclare le porte-parole, à l’ouverture et à la fouille dudit conteneur en la présence constante des services de l’Etat tels que la Douane, l’unité mixte de contrôle des conteneurs, la DSLD, la capitainerie du port, la direction du Port… » (cf. "La Nouvelle Tribune" du 31 octobre 2016).
Sans nous prononcer à l’étape actuelle des choses sur le fond du dossier, certaines interrogations s’imposent. Comment peut-on comprendre qu’un organisme spécialisé tel que l’OCERTID (Office Central de Répression du Trafic Illicite de la Drogue) n’ait pas été associé à l’ouverture et à la fouille du conteneur ciblé ? Le non-respect de cette norme n’est-il pas de nature à tout embrouiller et fonder des soupçons de machination ? Il s’agit de toute évidence ici d’une arrestation arbitraire à l’observation qu’aucune charge ni aucun ordre de garde à vue ne lui a été notifié.
Alors que les trois premières interpellations eussent pu suffire pour le besoin de l’enquête, la mise aux arrêts de Sébastien AJAVON lui-même dont on peut estimer qu’il offre une garantie suffisante de représentation est plutôt excessive. Autrement dit, l’arrestation de Sébastien AJAVON suite à la tenue de sa conférence de presse relève tout simplement d’une grave atteinte à la liberté d’expression. L’on peut se demander aujourd’hui à qui profite l’imbroglio actuel ?
C’est pourquoi, le Parti Communiste du Bénin réprouve cette arrestation ; il met en garde contre toute dérive qui aurait pour conséquence d’embrouiller les choses et d’entraver la manifestation de la vérité.
Cotonou, le 31 octobre 2016
Le Parti Communiste du Bénin