Le gouvernement béninois a annoncé un projet de création et de mise en exploitation d'une flotte de taxis dans les villes du Bénin, en vue d'améliorer la mobilité urbaine, tout en contribuant à la promotion des artisans-propriétaires-conducteurs.
Cette initiative qui relancera la circulation urbaine de taxis, fera augmenter l'offre de qualité en matière de transport et accompagnera le développement touristique, a déclaré vendredi le ministre d'Etat, secrétaire général à la présidence, Pascal Koupaki, lors d'un poinnt de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire des membres du gouvernement à Cotonou.
"Le premier volet du projet consiste à sélectionner 300 conducteurs auto-entrepreneurs dont les véhicules, de même type, de mêmes signes distinctifs, seront financés par les banques de la place, hors droits de douane, à un taux d'intérêt bonifié. L'Etat sera facilitateur", a-t-il expliqué.
Le volet du projet, a-t-il poursuivi, est ouvert à d'autres promoteurs, dans la limite de 10 véhicules taxi ville maximum par promoteur, et dans la limite globale de 300 véhicules, de même type, et de mêmes signes distinctifs.
Pour le sociologue Roger Dèdonougbo, la création de ce mode de transport dans les grandes villes du Bénin, répond aux besoins des populations les plus démunies, notamment les jeunes diplômés sans emplois, suite au gel des recrutements dans la fonction publique des cadres sortis des Universités et Centres de formations, tant du Bénin que d'étranger.
"La conjoncture économique du Bénin dans les années 1980 n'était guère reluisante. Le gouvernement du président Mathieu Kérékou, sous le programme d'ajustement structurel, de la Banque mondiale et Fond monétaire International (FMI), avait suspendu les recrutements dans la fonction publique. Les étudiants sortis de l'université se retrouvaient sur le carreau vu que l'Etat était le principal pourvoyeur d'emplois", a-t-il révélé.
Il a noté que des milliers de jeunes béninois et mêmes de certains fonctionnaires trouvaient leur salut dans le Zémidjan (conducteur de taxi-moto).
De même, pour l'expert en environnement, Delphin Gandonou, la création de ce mode de transport dans les grandes villes du Bénin, constituera un moyen de lutte contre la pollution atmosphérique.
"Ce projet de transport urbain favorisera l'assainissement de l'environnement et la diminution de la pollution atmosphérique dans les grandes villes béninoises", s'est-il réjoui.
Selon une étude réalisée par la Banque Mondiale sur la qualité de l'air dans les villes de l'Afrique subsaharienne, un nombre non négligeable de deux-roues circulent à Cotonou.
"Sur la base de ces trafics, on obtient dans la ville de Cotonou une émission journalière d'environ 83 tonnes du gaz carbonique dont 59% générées par les deux roues et 36 tonnes d'hydrocarbures volatils pour lesquelles les deux roues sont presque entièrement responsables", fait observer l'étude, avertissant la gravité de cette pollution atmosphérique dans les années futures.
"L'estimation de l'évolution prévisible de la pollution dans les années futures montre que, sans modification des habitudes et du parc d'automobiles, les émissions augmenteraient de façon très importante indépendamment du polluant considéré", prévient la même étude de la Banque Mondiale.
Fi