Déjà novembre. Et pourtant, le délestage ne nous a pas tournés le dos. Tel un sphinx, il est revenu avec force pour faire vaciller voire écrouler l’échafaudage du plan mis en œuvre par le gouvernement de la rupture en ce qui concerne la fin du délestage. Et ce à jamais. Fin octobre 2016. Cela sonne comme si c’était hier. Entendre cela de la bouche du ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence, dans l’un de ses points de presse il y a quelques mois, cela fait rêver et amène à voir un monstre auquel enfin un gouvernement se décide à couper définitivement la tête. Vu ce qu’endurent les populations, Koupaki qui avait annoncé la fin de ce monstre, doit nous dire ce jour, mercredi, au cours de son point de presse, pourquoi le monstre a repris du poil de la bête. Ne pas aborder la question, serait un aveu d’échec du nouveau départ, pourtant, dit-on, animé de bonnes volontés. Autrement dit, Koupaki nous doit la vérité. Par ailleurs, ce qui paraît bizarre, c’est qu’avec le retour accru du délestage, le gouvernement s’est lancé dans une campagne de communication faisant état de ce que le président Talon a vaincu le délestage. Loin de chercher à trop comprendre au risque de se donner de sérieuses céphalées ou avoir des coliques, on n’ose simplement se demander dans quel pays nous sommes. Avec ce que vivent les populations et la communication du gouvernement, il n’y a pas photo. Ce sont deux réalités diamétralement opposées. Soit c’est le peuple béninois qui n’est plus dans son pays, soit c’est le gouvernement qui est dans les nuées. En somme, le gouvernement doit cesser ses manipulations et dire la vérité même si le Cardinal Mazarin déclare que : «tout le monde sait bien que promettre n’est qu’une façon de ne rien donner et de ne se montrer généreux qu’en paroles.»
Le délestage s’assoit de jour en jour
Tous les jours, et toujours la même réalité. Si cela était réellement une réduction momentanée de la charge, on n’aurait pas trop à se plaindre. Mais vu ce qui se passe depuis quelques jours, ce n’est pas à tous les endroits qu’on se permettra de parler de délestage ou pis de chercher à défendre le gouvernement Talon au risque de ne pas pouvoir repartir sain et sauf. Si dans certains endroits, c’est le délestage, c’est plus que cela dans d’autres endroits car il y en a même au-delà de Cotonou et Abomey-Calavi, qui n’ont plus vu leurs lampes briller pendant des jours. Au-delà de ces deux communes, la situation est pire. Des jours et des jours. 3, 4, 5 jours voire plus. Ce qui fait dire à certains habitants de ces localités qu’on leur a retiré l’énergie électrique afin de la rediriger vers les grands centres afin de camoufler la crise qui couve. Autrement dit, l’énergie électrique continue de mériter son caractère de luxe dans ces localités. A quelques heures ou minutes de la tenue de la promesse de la fin du délestage pour fin octobre 2016, il est à se demander ce qui a encore réveillé les vieux démons. Tel un sphinx, le délestage a refait surface et s’asseoir de jour en jour. Certes, personne ne veut d’un nouveau départ du délestage mais on est obligé de composer désormais avec puisqu’il vient mettre son nez dans nos affaires. Certainement qu’un jour, la rupture réussira à lui couper à nouveau la tête et ce, définitivement.
Notre Voix