Les critères de recrutement des nouveaux bacheliers sont entrés en vigueur depuis quelques jours à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Les autorités de ce centre ont décidé de dresser une barrière aux détenteurs du premier diplôme universitaire. Pourtant, les résolutions du récent séminaire relatif à l’application du système Licence-Master-Doctorat sont toujours attendues. Sur quelles bases, le recteur de l’UAC et son équipe ont-ils retenu ces critères d’admission.
C’est désormais le casse-tête dans le rang des nouveaux bacheliers. Pour ceux d’entre eux désirant suivre les études supérieures, ils ne pourront plus compter entièrement sur l’Universitaire d’Abomey-Calavi (UAC). Ils devront satisfaire aux conditions exigées par le recteur Brice Sinsin et son équipe. Au lendemain de la publication des critères de recrutement des nouveaux détenteurs du baccalauréat à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines dudit centre, un flou a pris corps dans l’opinion publique. Sur quelle base les critères ont été établis ? C’est l’une des questions lancinantes que l’on peut se poser. Et cela, en raison l’inexistence, pour le moment, des résolutions du récent séminaire national sur le système LMD. Pour cette série d’assises ayant lieu du 15 au 18 septembre dernier, les objectifs étaient de définir de nouvelles orientations pour l’application dudit système. Alors, logiquement, toute décision relative à l’inscription des nouveaux bacheliers devrait tenir compte des conclusions. Mais, cette démarche n’a pas été respectée par Brice Sinsin et l’exécutif de l’UAC. Même, en considérant qu’il existe une parfaite symbiose entre les conclusions des travaux portant sur les réformes du LMD et le nouveau mode d’accès à ce centre éducatif, l’idéal serait d’attendre une décision prise dans ce sens en Conseil des ministres. Ne pas le faire, c’est laisser libre court à toutes sortes de supputations. D’ailleurs, depuis quelques années, les autorités rectorales avaient clairement affiché leur volonté, celle de supprimer l’entrée systématique de tous les nouveaux bacheliers à l’UAC. Et donc, dire que l’équipe de Brice Sinsin met en œuvre une politique incohérente par rapport à celle de l’Etat en matière d’enseignement supérieur n’est pas exagéré. L’application du système LMD nécessite un ensemble de réformes. C’est une réalité. Mais engager une telle rénovation sans tenir compte de la vision gouvernementale est une forme de dictature qu’il faut éviter dans une démocratie fonctionnelle. Pour l’heure, le ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique, Marie-Odile Attanasso, doit monter au créneau pour clarifier la position de l’Exécutif.
Toussaint HOUETOHOSSOU