Ça cafouille toujours sous la Rupture. L’annulation et la correction des décisions s’enchainent à tel point qu’il est nécessaire de s’interroger sur la vraie mission de la Cellule d’étude et d’analyse des arrêtés préfectoraux et ministériels créée en août dernier et installée à la présidence de la République.
A quoi sert la Cellule d’étude et d’analyse des arrêtés préfectoraux et ministériels? Quel rôle joue-t-elle réellement ? A-t-elle encore d’utilité pendant que ces dernières semaines plusieurs décisions jugées injustes ont été publiées ? Le constat est en tout cas frappant. Plusieurs décisions ont été rapportées alors qu’elles sont censées avoir été analysées par la superstructure dont la création avait été désapprouvée. Il faut rappeler que par une note signée du ministre de l’Enseignement secondaire et rendue publique vendredi 04 novembre 2016, les responsables de la société Samtal-Technologie Sarl ont été autorisés à se rapprocher des directeurs départementaux et des directeurs d’école ainsi que ceux des collèges pour l’établissement des pièces d’identification aux apprenants et enseignants. La décision a suscité l’indignation du monde scolaire puisqu’elle consacrait un monopole à un acteur du secteur privé. Hier, 07 novembre, la décision a été annulée et remplacée par une autre qui ouvre la confection des pièces d’identification scolaires à la concurrence. Quelques jours plus tôt, c’est un arrêté du Préfet du Littoral, Modeste Toboulaqui avait été sanctionné. A en croire nos sources, la décision relative au paiement par monnaie électronique dans les supermarchés n’est plus applicable. Enfin, plus pour le moment. Selon les mêmes sources,le ministre de la Décentralisation Barnabé Dassiglia décidé de le suspendre en attendant l’étude des modalités de son application. C’est un désordre inouï qui embrouille davantage les administrés confrontés à une gouvernance un peu agitée depuis le 06 avril 2016. Or en annonçant le 24 août 2016, l’institution de la nouvelle cellule, le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, Pascal Irénée Koupaki, soulignait qu’elle devrait renforcer la cohésion du gouvernement et assurer le suivi des actes administratifs. Aujourd’hui, il n’y a point de doute, l’échec de la Cellule est patent. Ses responsables n’ont pu trouver les meilleures astuces pour éviter les errements déplorés.
Les doutes de l’ancien Conseiller d’Abt confirmés
Les couacs notés dans le fonctionnement de la Cellule donnent raison à Nourou-Dine Saka Saley, l’ancien Conseiller du ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané. Ce jeune juriste et financier avait été sanctionné par le régime de la Rupture pour avoir osé commenter la création de ladite Cellule. Hier sur sa page Facebook, loin de se réjouir, l’ancien Conseiller ne s’est pas empêché d’interpeler la conscience collective sur la mission de l’organe installé à la Marina après que le ministre de l’Enseignement secondaire a rapporté sa note portant sur la confection des pièces scolaires. «(…) Comme pour l’arrêté à polémique du Préfet du Littoral lié à la salvatrice solution de dématérialisation des paiements, pratiquement rendu inopérant à postériori par la décision du ministre de tutelle, la question de l’efficacité et de l’efficience de la cellule administrative mérite grandement évaluation quant à la centralisation et diffusion du niveau d’information et de coopération entre les diverses autorités », a-t-il écrit. Et de poursuivre : « La cellule administrative n’a-t-elle pas été saisie de l’existence d’un arrêté lié à ce marché ? ». Une question à laquelle doit bien répondre le gouvernement.
A.S