Le ministre d’Etat en charge du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, est allé présenter, hier mardi 08 novembre 2016, à la Commission des finances, et à tous les autres députés, les grands projets du gouvernement de la Rupture, placés dans le Partenariat public-privé (Pip). Il a saisi l’occasion pour exposer les grands axes du Programme d’actions du gouvernement. Lire sa réaction à la fin de son audience
« (…) J’ai pu répondre aux questions de tous les députés, en tout cas de ceux qui étaient là. Et j’ai été heureux de constater une grande affluence à l’hémicycle. Ce sont des travaux de Commission mais comme moi, vous avez pu constater qu’il y avait plus de 50 députés dans cette salle. Cela montre l’importance que les députés accordent à cet exercice. Et c’est à bon droit, parce que c’est le principal pour ne pas dire le seul instrument de politique économique que nous avons. Je veux vous dire que le Pip que nous venons de présenter est un projet très ambitieux. Il traduit aussi la vision que nous avons arrêtée dans le Programme d’actions du gouvernement il y a quelques jours, et il traduit aussi les réformes à entreprendre pour que ce budget soit exécuté. Le projet de Pip, c’est plus de 808 milliards de FCfa. C’est des instruments structurants. Nous voulons la transformation de notre économie. Nous voulons que cette économie puisse donner du travail, surtout aux plus jeunes. Et c’est pour cela qu’avec ces montants qui, cumulés, sont plus élevés que les projets d’investissements qu’il y a eu pendant les deux années précédentes. Nous sommes capables d’investir dans les infrastructures, mais aussi d’investir pour la transformation de l’économie en même temps que nous investissons pour soulager nos compatriotes les plus démunis.
Ce budget qui est de plus de 808 milliards de FCfa est financé pour près de ¾ par des ressources internes et près du ¼ par des partenaires. Je l’ai dit, il traduit la volonté de notre gouvernement de transformer notre pays, d’investir dans les infrastructures, le port qui va être modernisé. Le nouvel aéroport qui va être construit et les routes qui vont être, pour certaines, retracées et pour d’autres réparées. Nous allons investir aussi dans des secteurs clés de transformation que sont l’agriculture, le tourisme, l’économie numérique, mais aussi l’économie du savoir. L’agriculture, c’est important de le souligner, c’est le secteur qui emploie le plus grand nombre de nos compatriotes. Nous allons investir plus de 10% de notre budget d’investissement total dans l’agriculture. Nous allons ainsi dans la direction que les pères fondateurs de l’Union africaine avaient tracée en disant qu’il faut au moins 10% du budget dans l’agriculture.
Des investissements dans les secteurs sociaux
Notre projet d’investissement, c’est aussi les investissements dans les secteurs sociaux. Nous avons souvent entendu ces derniers jours des critiques sur le fait que notre gouvernement ne serait pas sociable. Nous allons investir dans les secteurs sociaux près de trois fois ce qui était investi les années passées. Continuer les projets qui étaient là, mais aussi et surtout investir dans de nouveaux projets. Un exemple, c’est ce que nous appelons « Lache » qui est un projet social pour permettre à tout le monde d’avoir une couverture médicale. C’est un projet social qui permet aux artisans d’avoir demain une retraite, qui permet de vulgariser un peu les microcrédits pour permettre que ce ne soient pas seulement les microcrédits pour les plus pauvres. Mais les microcrédits aux artisans, les microcrédits aux agriculteurs. Nous avons l’une des politiques sociales les plus agressives. Ce qui est plus social, c’est de donner du travail aux jeunes. Et les projets que nous avons notamment dans le programme d’actions du gouvernement et au départ dans ce budget 2017 vont nous permettre de commencer par créer des emplois qui à l’horizon de 2021 vont être évalués à plus de 500.000 nouveaux emplois. Mais dès 2017, vous allez commencer par avoir des résultats dans ce domaine. Les années passées, notre pays a connu une croissance qu’on a dit, non inclusive parce que nous avions une croissance économique alors même que le nombre de pauvres augmentait dans notre pays. Nous voulons mettre fin à cela. Nous allons développer des programmes qui créent la croissance économique. Sur la durée du quinquennat, le taux de croissance sera d’au moins 7% et en même temps, nous allons réduire le nombre de pauvres et donner du travail aux plus jeunes, créer au moins 500.000 emplois. Voilà les objectifs que ce Pip poursuit. J’ai été vraiment heureux des échanges que nous avons eus avec les députés. Notre Pip, dans son ensemble, suppose la continuation d’un certain nombre de projets et programmes qui étaient là et que nous allons analyser. Pour l’instant, ces fonds le Fnpeg, le Fnm dont vous avez parlé continuent leurs activités. Cela n’empêche pas de développer des programmes nouveaux notamment « Lache » dont je vous ai parlé.
Quid des fonds de roulement pour les commissariats et gendarmeries ?
Pour les fonds de roulement pour les commissariats et gendarmeries. Vous savez, pour les commissariats, c’est la sécurité et vous verrez que dans le budget aussi bien le budget de fonctionnement que d’investissement, les ressources pour la sécurité ont été augmentées parce que nous sommes très sensibles. Vous ne pouvez pas par exemple, développer le tourisme si la sécurité n’est pas assurée, si les gens ont peur de venir dans votre pays, si les gens ont peur de circuler dans le pays. Nous avons commencé déjà. Vous savez que les gendarmeries et les commissariats ont été depuis quelques temps, dotés de moyens de circulation et de moyens additionnels pour pouvoir circuler dans tout le pays et éliminer les braquages. Pour l’ensemble du budget, il y a une préoccupation qui a été formulée par les députés et qui a été aussi au cœur des travaux que nous avons faits avec le président de la République lors de l’examen du budget, mais surtout lors de l’examen du Programme d’actions du gouvernement qui est de dire si nous voulons résoudre ces problèmes que nos compatriotes nous présentent et qui justifient l’augmentation du budget. (Je rappelle que nous avons un budget qui a été augmenté de près de 170% et qui fait que les Pip sont cumulés de 2015 et 2016). Alors même que nous avons des difficultés à réaliser les PIP de 2015 et de 2016, il faut résoudre les problèmes qui sont derrières. Et ces problèmes, ce sont des problèmes de textes. Nous allons revisiter les textes. Mais ce sont aussi les problèmes de suivi. Nous avons mis en place les comités de suivi dont d’ailleurs le principal qui est dirigé et supervisé par le président de la république lui-même est le comité de suivi des projets phares. Et nous avons à côté de cela défini un certain nombre de mesures qui sont comprises dans un parquet de réformes qui permettent donc de fluidifier l’exécution des projets, le suivi des projets et leur contrôle aussi. C’est ce que nous allons faire et cela nous donne le confort de dire que nous allons lever les ressources pour réaliser les projets dans le temps et dans le budget. Je vous rassure que les 808 milliards vont être non seulement levés, mais aussi dépensés à bon escient et à bonne date. »
Nb : Les intertitres sont de la rédaction
Propos recueillis par Martin Aïhonnou (Cool)