2010 milliards de Fcfa. C’est le montant du Budget général de l’Etat, le tout premier du gouvernement du Nouveau départ. Jugé irréaliste par certains, peu sincère selon d’autres, le projet de loi de finances 2017 défendu avec brio par le ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale, lundi 07 novembre 2016, ne soulève plus de doute chez les députés, désormais convaincus de sa sincérité.
Il aurait fallu pour les députés de la Commission des finances de l’Assemblée nationale un brillant et convainquant exposé du ministre en charge de l’Economie, Romuald Wadagni sur le projet de loi de finances pour faire tomber les appréhensions et autres jugements qui exprimaient la méfiance des uns et des autres sur le montant du Budget général de l’Etat, exercice 2017. Les prévisions budgétaires qui se chiffrent à 2010 milliards en recettes et dépenses ont été annoncées dans un contexte de récession économique aggravée par la chute du Naïra, la monnaie du Nigéria avec lequel le Bénin effectue la plupart de ses échanges. Un tel tableau peu reluisant, selon beaucoup d’analystes et d’observateurs ne garantissait pas au gouvernement du Nouveau départ, des ressources conséquentes pour faire face à ses ambitions, d’où la méfiance qui grandissait dans les cœurs. Mais nul ne maîtrisait, autant que l’Argentier national, les tenants et les aboutissants du projet de loi de finances. En effet, le gouvernement du président Patrice Talon, en mettant la barre haut, a traduit dans le premier budget sa vocation à faire décoller le pays en accordant à l’investissement public une place prépondérante. C’est la première fois que l’investissement a pris le pas sur le fonctionnement (salaires, dette, pensions, fonctionnement des services publics……). Et pour convaincre les députés de la sincérité des orientations budgétaires, notamment cette volonté du gouvernement de se tourner vers l’investissement public qui absorbera plus de 800 milliards du Budget, le jeune ministre de l’Economie et des finances a réussi à présenter les mécanismes de financement des différents projets. L’une des innovations présentées par Romuald Wadagni, c’est de s’assurer que l’argent qui sera levé sur les marchés financiers servira à financer les projets structurants qui garantiront le retour sur investissement. Par exemple, il s’agira de construire des routes avec pont péage, ce qui va garantir un retour sur investissement. De même, le gouvernement se désengage à mettre de l’argent dans les cultures de rente comme le coton et laisse le soin au privé de s’en charger.
Priorité aux projets structurants
Comme l’a défendu l’Argentier national, priorité sera donnée aux projets structurants et non aux projets de fonctionnement. Le tourisme, les infrastructures, entre autres l’agriculture avec la diversification agricole, bénéficieront d’un regard bienveillant de la part du gouvernement. La présentation du ministre des Finances a également permis de dissiper les inquiétudes sur le modèle social béninois. La bonne nouvelle est qu’il a été reconduit dans le budget. En termes de modèle social, y figurent en bonne place les mesures de gratuité. Elles ont été maintenues et renforcées par endroits en raison de la taille des populations. Le souci du gouvernement, c’est aussi de s’assurer que les ressources des contribuables iront réellement aux bénéficiaires et dans ce volet, l’accent sera mis sur la qualité. En défendant tout cela, Romuald Wadagni a souligné qu’un dispositif existait déjà, mais qu’il sera renforcé afin qu’il y ait plus de bénéficiaires qu’avant. Ces initiatives heureuses ainsi que d’autres progrès notables apportés sur le plan du développement et de l’amélioration des conditions de vie des populations ont été d’abord salués par les membres de la Commission des finances de l’Assemblée nationale et, bientôt par tous les députés. Se dessine alors et sans doute, pour le jeune ministre Romuald Wadagni, la perspective d’un succès à travers le vote sans coup férir du budget de l’Etat, exercice 2017. Ce qui le plébiscite comme un jeune cadre compétent incontesté du pays, tout comme l’actuel Directeur général du budget, Rodrigue Chaou. S’ils ne sont pas les porte-drapeaux d’un budget aussi ambitieux que volontariste, ils en sont la cheville ouvrière, pas moins que les autres cadres qui y ont travaillé.
FN