«La justice constitutionnelle au Bénin, logiques politique et sociale est un document que vient de publier Eric Ngango Youmbi, docteur en Droit, Enseignant-Chercheur à l’Université de Maroua au Cameroun. Le Livre était au cœur d’une table ronde organisée le vendredi 04 novembre 2016 par le Centre de droit constitutionnel (Cdc) à la Faculté de droitet de sciences politiques (Fadesp) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). L’ouvrage publié aux Editions «L’Harmattan» qui décrypte l’office du juge constitutionnel béninois est destiné aux enseignants, chercheurs, praticiens du droit, acteurs de la société civile, citoyens. Il est construit sur l'exploitation de 23 ans de jurisprudence. « … Le Bénin est pour l’Afrique, ce que l’Autriche a été pour l’Europe en matière de justice constitutionnelle », a-t-il déclaré vendredi dernier. Pour lui, le Bénin a une grande tradition de la justice constitutionnelle. Il a magnifié le nombre impressionnant de décisions prises par la Cour constitutionnelle,les moyens de saisine de la Cour, les nouveaux pouvoirs dont s’est dotée la Cour (l’autolimitation notamment). Dr Eric Ngango Youmbi a confié vouloir par son livre vanter le modèle béninois dans les Etats d’Afrique centrale dont le Cameroun, qui ont moins d’expériences dans cette matière. L’étude constitue, selon l’auteur, une réponse aux préjugés tiers-mondistes qui comparent en Afrique le droit aux résultats piteux déplorés en économie. Le Professeur Théodore Holo, grand invité de l’évènement et modérateur des panels de discussions, a félicité l’auteur pour avoir fait de la jurisprudence de la Cour constitutionnelle, son objet d’étude. « C’est un ouvrage de haute facture », a souligné le président de la Cour constitutionnelle. Il éclairera ensuite sur la légitimité de la Cour constitutionnelle puisque le thème central de la table ronde était intitulé « La Justice constitutionnelle au Bénin : Quelle légitimité ?». A entendre le Professeur Holo,la saisine ouverte à tous les citoyens, l’indépendance du juge constitutionnel et le respect par les plus hautes autorités de l’Etat des décisions de la Cour restent trois points fondamentaux qui fondent la légitimité de la Haute juridiction.Le Doyen de la Fadesp, Frédéric Joël Aïvo qui reste aussi le préfacier du livre «La justice constitutionnelle au Bénin, logiques politique et sociale» reconnaîtra lui aussi, la scientificité des idées développées par le docteur Eric NgangoYoumbi. A l’entendre, l’angle de la logique politique et sociale choisi et les efforts fournis par l’auteur apporteront beaucoup à l’Afrique et surtout au juge constitutionnel. Le Professeur Frédéric Joël Aïvo qui dirige aussi le Cdc a par ailleurs montré que la présence de la Cour constitutionnelle à ces échanges scientifiques témoigne que les 7 Sages sont à l’écoutedes préoccupations de la société. Pour lui, les membres de la Cour devraient quitter la rencontre « avec un doute supplémentaire sur ce qu’ils font ou bien un renforcement».
Allégresse SASSE