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Parakou : L’abattoir de Zongo-Zénon insalubre
Publié le jeudi 10 novembre 2016  |  Matin libre
Abattoir
© Autre presse par DR
Abattoir du marché Dépôt




Un abattoir est un bâtiment dans lequel l’on tue les bestiaux pour les boucheries. Lesquelles boucheries mettent la viande à la disposition du public pour la consommation. Ce qui fait office d’abattoir au quartier Zongo-Zénon dans le deuxième arrondissement de la municipalité n’en est pas un. L’abattoir de Zongo-Zénon date de l’époque coloniale. Actuellement rattrapé par l’évolution, il végète dans une insalubrité totale au nez et à la barbe des autorités municipales. Un petit détour dans cet endroit pour toucher du doigt l’enfer que vivent les usagers.

Un bâtiment pour l’abattage des petits ruminants et un hangar à ciel ouvert pour les grands ruminants. Le tout dans un état insalubre et malpropre et donc une odeur nauséabonde qui vous accueille à l’entrée. Un système d'évacuation des eaux et déchets défectueux. Voici l’image que présente l’abattoir de Zongo–Zénon dans le deuxième arrondissement de Parakou. Ces deux infrastructures servent à la fois de lieu de contrôle des animaux par le service vétérinaire, d'abattage des ruminants, et de leurs opérations. Du fait de la croissance sans cesse de la population de la commune de Parakou, l’abattoir reçoit une forte sollicitation; ce qui conduit à une surexploitation des infrastructures avec comme corollaire, une stagnation des déchets stomacaux mélangés au sang à la bordure des deux bâtiments. Cette stagnation crée une pollution des abords immédiats des aires d'abattage avec l’apparition de gros vers blancs qui dégagent une odeur fétide. L’autre drame que vit l’abattoir de Zongo-Zénon est que le site ne dispose pas d’une clôture, donc est pris d’assaut par les riverains qui défèquent allègrement de jours comme de nuit sur le site et aux alentours. L‘autre facteur qui favorise la chose est l’implantation de l’abattoir àproximité d’un bas-fond et dans un quartier populeux comme Zongo-Zénon où l’incivisme règne en maître. Avec ce tableau sombre et l’état piteux dans lequel végète l’abattoir de Parakou, il est urgent de situer les responsabilités afin de corriger le tir. La cité des Koburus mérite mieux à cause de son statut.

Qui doit assurer l’assainissement de l’abattoir ?

L’urgence est de situer les responsabilités pour savoir à qui incombe la salubrité de l’abattoir de Zongo-Zénon. Au nombre des usagers de ce lieu, il y a des bouchers de petits comme de grands ruminants. Ils apportent les animaux pour le contrôle et l'abattage.Aussi, le service vétérinaire qui est en charge du contrôle de l'état de santé des animaux à abattre, et la municipalité de Parakou qui est responsable du lieu et de sa gestion. Aucun de ces usagers ne peut dire ignorer que l’infrastructure est insalubre. Les bouchers, acteurs de première zone de cette infrastructure sont bien conscients de l’état d’insalubrité de l’abattoir de Zongo-Zénon et s’en désolent. Ils vont plus loin et accusent la municipalité de Parakou qui est restée insensible à leurs différents cris de cœur. Idrissou Abdoulaye, secrétaire général de l’association des bouchers de Parakou n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer et déplorer le mutisme de la mairie de Parakou face à la situation. A l’en croire, cette dernière perçoit des redevances auprès des bouchers. Ne pouvant pas attendre indéfiniment les autorités municipales, l’association des bouchers de Parakou soucieux de l’assainissement de l’abattoir, a déboursé 70 000Francs Cfa pour procéder, la semaine dernière au désherbage du site de l’abattoir, a confié Idrissou Abdoulaye.

Le secteur élevage de Parakou se défend

Léopold Obiné, le chef secteur élevage de Parakou, reconnaît percevoir des taxes auprès des bouchers. Mais, explique-t-il, des redevances sont versées régulièrement à la mairie et au trésor public. A l’entendre, l’entretien de l'abattoir de Zongo-Zénon n'est pas du ressort du secteur de l’élevage. C’est de la responsabilité de la mairie de Parakou, affirme-t-il. Néanmoins, le chef secteur élevage de Parakou lève un coin de voile sur les efforts qu'il fournit pour la sécurisation et la propreté du site. Selon son propos, le site qui abrite l’abattoir a été offert par la famille Ali Yérima, et ne disposait ni d'un titre foncier ni d’un levé topographique. Celaaurait été fait après de longues rencontres et discussions. Le vétérinaire a fait observer qu’il y a un nettoyage quotidien de l'aire d'abattage qui se fait après chaque opération et les conduits d’évacuation sont très souvent pulvérisés. Pour lui, l’insalubrité de l’abattoir n’a aucun impact sur la qualité de viande mise en consommation étant donné que l'entretien de l'aire d'abattage est assuré immédiatement après chaque opération. Le chef secteur élevage n’a pas manqué de souligner que les populations riveraines subissent les affres de la pollution atmosphérique. Une situation qui pourrait être corrigée si la ville de Parakou arrivait à se doter d’un abattoir moderne croit savoir Léopold Obiné. Le Projet d'appui aux filières lait et viande (Pafilav) pour pallier le problème d’insalubrité de l’abattoir a prévu la construction d’un abattoir moderne d’un coût global 1.300.000.000 F Cfa, mais l’insuffisance des ressources financières bloque les travaux.

La mairie de Parakou est l’un des acteurs importants dans la gestion de l’abattoir de Zongo-Zénon. C’est à elle, qu’incombe l’assainissement de cette infrastructure. Mais force est de constater qu’elle ne se préoccupe pas du tout de cela. C’est pourquoi, tous les acteurs l’accusent d’être insensible à l’enfer des usagers. Toutes nos tentatives pour avoir le son de cloche du directeur des services techniques de la mairie de Parakou par rapport à ce qui se fait pour l’assainissement de l’abattoir sont restées sans suite.

Marx CODJO (BrBorgou-Alibori)
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