Vendredi 11 et samedi 12 novembre 2016, le président Patrice Talon a effectué une tournée dans la partie septentrionale du Bénin. Nous revenons ici sur le décryptage des propos tenus par l’homme du Nouveau départ face aux populations de Parakou, Djougou et Sèmèrè, au cours de cette première visite, sept mois après son investiture.
Il a beau chercher à se démarquer de la façon de faire de son prédécesseur, mais Patrice Talon sur plusieurs points semble donner raison à ceux qui soutiennent qu’il n’est pas, pour autant, différent de Yayi Boni. Sa première visite officielle dans le Nord du Bénin, le week-end écoulé, depuis 7 mois qu’il est au pouvoir, vient, visiblement, renforcer cette thèse. En effet, au-delà de ce qu’il a été dit que c’est une visite de courtoisie et de travail, le chantre du Nouveau départ n’a pas rejeté les bains de foule. Au contraire… Vendredi à Parakou, très tôt, la ville a été immobilisée pour saluer son arrivée. Des conducteurs de taxi motos aux autres parakois et parakoises qui exercent telle ou telle activité, tous étaient massés le long des voies attendant le cortège présidentiel. Le comble, même les élèves, en tenue kaki, n’ont pas été épargnés de la cérémonie consacrant l’entrée triomphale du numéro 1 béninois dans la cité des Koburu. Qui a dit que la normo gouvernance ou la gouvernance dans la sobriété n’aime pas parfois le populisme ? La seconde lecture qu’on pourrait faire de cette visite est qu’elle est bien politique. Oui, Patrice Talon a essuyé beaucoup de critiques en quelques mois seulement d’exercice du pouvoir. Il avait donc autant de choses dans le ventre, dans la gorge ou sur la langue à dire pour ce qui est de sa gestion du social et certains dossiers politico judiciaires. Sa visite dans la partie septentrionale du pays était l’occasion toute trouvée pour vider le trop plein. Et ça, il l’a fait. Même si ce n’est pas dans les mêmes termes et avec la même attitude que l’ancien chef de l’Etat, Yayi Boni, Patrice Talon s’est fait quand même entendre sur plusieurs points. Et à chacun sa dose, est-on tenté de dire. En tout cas, sur le plan social, les Béninois savent désormais qu’ils doivent patienter encore, tout en serrant leurs ceintures respectives. Mieux, son allié numéro 1 et homme d’affaires, Sébastien Ajavon et ses admirateurs, ont été également servis quant à cette affaire dite de 18 kg de cocaïne qui a ébranlé la République, fin octobre. Pour ceux qui voulaient entendre la voix du gouvernement sur ce fait précis, Talon a été on ne peut plus clair ; et ce, à la suite de son ministre de la Justice, Joseph Djogbénou.
Jacques BOCO